Le brief éco. Après la chute boursière, la chute immobilière ?
La semaine dernière, les bourses mondiales ont connu de fortes baisses. Il n'est pas impossible que le marché de l'immobilier suive prochainement des baisses similaires.
Et si le secteur de l’immobilier connaissait le même sort que les marchés financiers ces derniers jours ? La question se pose après la forte baisse des bourses mondiales la semaine dernière. Plus que les valeurs de l’immobilier en bourse, le secteur en tant que tel pourrait-il être la victime collatérale du sérieux repli enregistré sur les marchés financiers la semaine dernière, des Etats-Unis à l’Asie en passant par l’Europe ? La question mérite d’être posée car les mécanismes sont très proches.
Que s’est-il passé en milieu de semaine ? Les investisseurs ont vendu leurs titres. Ils "ont pris leurs bénéfices", n’appréciant guère la perspective de hausse des taux d’intérêt inscrite désormais clairement dans la politique monétaire américaine. Le moteur économique américain étant reparti, la Fed (réserve fédérale) va progressivement arrêter de soutenir l’activité. Les Etats-Unis tournent aujourd’hui avec une croissance du PIB de 4% à l’année. C’est notamment l’effet de la réforme fiscale initiée par Donald Trump, dont l’importante baisse d’impôts pour les entreprises.
La Fed revoit les taux à la hausse
En quoi le mouvement constaté sur les places boursières pourrait affecter le secteur immobilier ? La réponse tient dans ces quelques mots : taux d’intérêt. Des taux qui remontent, c’est le signe que l’économie va mieux. Mais c’est aussi et surtout la préannonce d’un renchérissement du crédit. Les taux d’intérêt qui remontent, ce sont des emprunts qui deviennent plus chers à rembourser. Ce n’est pas plus compliqué. Et ce mouvement, on le constate déjà aux Etats-Unis. Le crédit à 30 ans est le plus utilisé outre-Atlantique. Le taux de remboursement sur 30 ans est désormais à 5% (voire un peu au-dessus), soit son plus haut depuis 2011. Résultat : on constate une chute de 10% des permis de construire, ce qui provoque la colère de Donald Trump qui s’en prend à la Réserve fédérale. Il qualifie d’"idiote" sa politique monétaire.
Ce mouvement peut-il gagner l’Europe ? On estime que les politiques monétaires (américaine et européenne) sont corrélées à environ 70%. Donc, oui, le risque d’une contagion en zone euro existe bien. Reste la distance et les délais. Quand cela remonte aux Etats-Unis, ce n’est pas immédiat de ce côté-ci de l’Atlantique. Donc, pas d’affolement pour l’instant. Et, en Europe, une institution veille au grain : la BCE (Banque Centrale Européenne). Mais, en toute hypothèse, un point supplémentaire sur les taux et cela se compliquerait pour les ménages européens qui ont investi facilement ces dernières années grâce, justement, aux taux d’intérêt qui étaient très bas, voire quasi nuls.
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