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Le brief éco. Assurer les assureurs, un métier en or ?

Assurer les assureurs : cela s’appelle tout simplement la réassurance. Si l’on en croît les résultats du secteur l’année dernière, c’est un métier qui ne connaît pas la crise. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le chiffre d’affaires mondial des sociétés de réassurance a atteint le niveau record de 250 milliards de dollars en 2018 (photo d'illustration). (JEAN-FRAN?OIS FREY / MAXPPP)

Ce métier est très peu connu du grand public, mais notre assureur a besoin, lui-même, d’être assuré, notamment sur les risques qu’il prend pour nous garantir une couverture en cas de pépin. En clair, le réassureur est une société spécialisée qui s’engage à rembourser à notre compagnie d’assurance une partie des sommes engagées qui servent à rembourser nos propres dommages. Le chiffre d’affaires mondial des sociétés de réassurance a atteint l’année dernière le niveau record de 250 milliards de dollars (près de 222 milliards d'euros), en hausse de 5% par rapport à 2017.

Cinq champions mondiaux

La moitié du marché est aujourd’hui concentrée entre les mains de cinq champions mondiaux… Et leurs noms nous sont familiers. En tête : le groupe allemand Munich Ré (51 milliards d'euros de primes émises en 2018), suivi de l’Helvétique Swiss Ré, de l’Allemand Hannover (23 milliards), du Français SCOR, quatrième (18 milliards) devant le Britannique Holdco (17,9 milliards). Le chiffre d’affaire global du secteur français a augmenté de 2% l’année dernière, à cinq milliards et demi d’euros. Les risques techniques ont pris le dessus sur la réassurance-vie, grâce aux travaux et aux chantiers du Grand Paris. La construction des nombreuses infrastructures, en région parisienne, dope l’activité de l'assurance et de la réassurance. À noter aussi, la progression de la branche "prévoyance et dépendance", vieillissement de la population oblige : 10% de plus à 1 milliard 400 millions d’euros, pour ce qui est de la France en 2018.

Réchauffement climatique

Un assureur n’est pas un météorologue, mais il doit assumer quand la météo fait des siennes. Le vrai sujet aujourd’hui n’est pas celui des inondations, mais celui des tempêtes. Le changement climatique n’est pas perceptible d’une année sur l’autre. Or, les contrats d’assurance sont établis à l’année, ce qui rend très difficile l’évaluation en termes de coûts. Autre vrai sujet : l’urbanisation. Ce phénomène va beaucoup plus vite que le réchauffement climatique, et c’est ce qui devrait réellement peser sur le coût des assurances dans les prochaines années.

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