Le brief éco. Brexit : Toyota menace à son tour de stopper sa production au Royaume-Uni
Toyota menace de stopper sa production en Grande-Bretagne en cas de Brexit sans accord avec Bruxelles. Le patron anglais invoque les coûts supplémentaires d’importation et d’exportation.
C’est une information qui ne passe pas inaperçue à trois jours de l’ouverture du salon international de l’automobile à Paris (du 4 au 14 octobre) : Toyota menace de stopper sa production en Grande-Bretagne en cas de Brexit sans accord avec Bruxelles.
C’est le patron au Royaume-Uni du constructeur automobile japonais qui a fait cette annonce ce week-end à Londres. Il n’a pas précisé si la suspension de la production de l’usine de Burnaston (centre de l’Angleterre) serait définitive. En tout cas, elle pourrait affecter l’avenir du site à long terme. 140 000 voitures en sortent chaque année. Il invoque les coûts supplémentaires d’importation et d’exportation qui rogneraient la compétitivité de l’entreprise.
Une industrie capitale pour le Royaume-Uni
Toyota n’est pas le premier constructeur automobile à mettre en garde contre les conséquences d’un Brexit dur. En juillet, Jaguar Land Rover avait fait la même annonce. Le mois dernier, c’était au tour de BMW qui fabrique la célèbre Mini.
L’industrie automobile est très importante pour l’économie britannique. Le secteur emploie directement plus de 160 000 personnes Outre-Manche et les dégâts de la perspective de Brexit se font déjà sentir : les investissements ont diminué de moitié sur le seul premier semestre de l’année. Les constructeurs implantés au Royaume-Uni sont particulièrement dépendant du reste de l’Europe… d’où leurs craintes.
D’autres groupes montent au créneau. Les décisions d’investissement de demain se prennent aujourd’hui, et les entreprises ne peuvent pas attendre pendant les six mois qui nous séparent de la date effective du Brexit (mars 2019). C’est un vrai souci pour ce que l’on appelle les entreprises transnationales qui se sont développées avec la mondialisation de l’économie : des entreprises implantées dans différents pays et dont chaque usine a parfois une production spécifique pour la fabrication d’un produit final. Le fait de remettre des frontières et des barrières commerciales casse cette chaîne de production… ce qui a un impact sur l’organisation générale et sur l’emploi, sur les coûts de production et, in fine, sur le prix des produits vendus aux consommateurs
Dissensions chez les Tories
Le sujet sera au programme du congrès du parti conservateur qui se tient jusqu’à mercredi 3 octobre. Il divise dans le parti de la Première ministre britannique Theresa May. Les menaces de ces groupes ne plaisent pas à certains ministres qui tournent l’industrie en dérision, ce qui effraie Mme May en coulisses.
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