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Le brief éco. Danone se rêve en “entreprise à mission”, mais pour quoi faire ?

Danone veut impliquer davantage ses salariés et offrir des produits plus sains, en préservant les ressources naturelles.

Article rédigé par franceinfo - Vincent Touraine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Usine Danone à Saint-Just-Chaleyssin (Isère). (MAXPPP)

Danone va proposer à ses actionnaires de devenir une “entreprise à mission”, la première cotée en Bourse à franchir le pas. De quoi s’agit-il exactement ?

Le géant des yaourts et des eaux minérales veut ainsi renforcer et crédibiliser ses engagements, qu’ils soient sociaux ou environnementaux. Il veut montrer qu’au-delà de la quête du profit, il y a la volonté de se rendre utile, que cela soit inscrit dans ses statuts, et fasse l’objet d’un suivi. C’est ce qui sera proposé à ses actionnaires en assemblée générale le mois prochain.

Des produits plus sains

L’idée générale c’est "d’apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre." Dit comme ça, on ne peut qu’adhérer. Mais Danone précise tout de même comment il compte y arriver. Il s’agit notamment d’offrir des produits plus sains, en préservant les ressources naturelles, et en impliquant davantage ses salariés. Ce qui rappelle un peu le Danone des années 70, quand son patron historique, Antoine Riboud, détonnait dans le paysage patronal en disant poursuivre un objectif à la fois "économique et social". Un credo remis au goût du jour par l’actuel PDG du groupe, Emmanuel Faber, lui aussi atypique au sein du CAC40.

Un exemple à suivre

Certains grands noms de la Bourse commencent à s’y mettre depuis que la toute nouvelle loi Pacte leur permet d’inscrire dans leur statuts ce que l’on appelle "une raison d’être", sorte d’engagement définissant leur rôle dans la société. Le distributeur Carrefour par exemple s’est fixé pour ambition d’être "le leader de la transition alimentaire pour tous". La formule sonne bien auprès du public, et permet de communiquer sur des valeurs positives. Mais "l’entreprise à mission", c’est l’étape d’après, le niveau supérieur, avec toutes les contraintes que cela comporte. Pour y arriver, Danone devra mettre en place un comité d’experts qui rendra compte aux actionnaires des progrès réalisés.

Le monde d'après

Elle pourrait, pourquoi pas, pousser certaines entreprises à opter pour des "raisons d’être" plus en phase avec le fameux "monde d’après". Emmanuel Faber lui-même estime que "la pandémie aura été un catalyseur", "un avertissement", qui aura montré le besoin de changement. Le patron de Danone va d’ailleurs commencer par réduire son salaire de 30% au 2e semestre pour montrer l’exemple, mais pas au point de supprimer le dividende de Danone cette année, comme d’autres l’ont fait. Être "une entreprise à mission" c’est aussi un atout auprès des investisseurs, toujours à la recherche de sens dans leurs placements, et ce n’est pas le moment de les décevoir.

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