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Le brief éco. Europe spatiale : la France s’impose

Le président de la République, Emmanuel Macron, était mardi 12 janvier en visite à Vernon, dans l’Eure. Visite sur un site d’ArianeGroup consacré à l’innovation. La France veut prendre toute sa place dans l’aventure spatiale européenne

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Decollage d'une fusée Ariane 6 sur la base de Kourou (Guyane), le 5 août 2020. Photo d'illustration. (HANDOUT / EUROPEAN SPACE AGENCY)

Cette visite sur le terrain n’était pas destinée à annoncer un projet révolutionnaire français pour l’aventure spatiale mais à montrer une volonté et les moyens mis sur la table. Volonté de mieux s’organiser et d'innover davantage face à une concurrence américaine et asiatique de plus en plus importante. Quant aux moyens : 500 millions d’euros sont prévus dans le plan de relance pour accélérer les projets en cours dans les deux ans et menés à bien par le Cnes, le Centre national d'études spatiales.

Les vrais apports de la France à l’aventure spatiale européenne

À Vernon, ArianeGroup développe le moteur Promotheus. Il doit permettre à l’Agence spatiale européenne de mettre au point un démonstrateur de moteur de fusée à bas coût et réutilisable. Pour l’instant, le seul lanceur réutilisable – récupéré par atterrissage après retour de l'espace – est produit par Space X, la société américaine du milliardaire Elon Musk, par ailleurs patrons du constructeur automobile Tesla. Elon Musk dont les engins spatiaux civils sont largement financés par la défense américaine.

Pour pouvoir s’imposer, le coût du moteur Promotheus doit être dix fois inférieur à celui du moteur d’Ariane VI, la nouvelle génération de nos lanceurs, grâce notamment à la technologie 3D. Derrière, il y a aussi l'investissement dans l’hydrogène pour la propulsion des fusées, une technologie justement développée par le site d’ArianeGroup dans l’Eure.

Des satellites pour plus de souveraineté

L’Europe déploie le réseau Copernicus pour surveiller le changement climatique et valoriser l’aménagement du territoire. Il y a aussi le système Galileo, grand concurrent du GPS américain. Galileo, de conception civile, est beaucoup plus précis que le GPS américain, de conception militaire. C’est une vraie bataille technologique et stratégique avec comme réel enjeu la souveraineté européenne en matière de renseignement, de recherche environnementale et climatique, d’économie mais aussi de sécurité face à monde de plus en plus perturbé et compliqué.

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