Le brief éco. La France rejoint l’Allemagne sur le podium européen de l’agriculture biologique
Les deux pays sont désormais au coude à coude sur la première marche, selon l’agence qui suit l’évolution du secteur.
En France, le marché du bio a connu l’an dernier une croissance à deux chiffres. Le marché hexagonal approche douze milliards d’euros, c’est près d’1,5 milliard d'euros de plus sur un an. À quelques centaines de millions près, c’est l’équivalent du marché allemand. L’Observatoire national de l’agriculture biologique estime que le confinement, qui a donné un coup d’accélérateur à la consommation de ces produits (8% de consommateurs en plus entre la mi-mars et le mois de mai), confortera ce classement.
Surfaces cultivables
Pour répondre à la demande galopante, les surfaces agricoles cultivées en bio ont gagné l’année dernière 300 000 hectares. La surface totale dépasse désormais deux millions d’hectares. Il suffit de rapporter les deux millions d’hectares bio aux 28 millions d’hectares de terres agricoles dans l’hexagone. Il y a aujourd’hui 47 000 fermes bio sur le sol français. Au premier rang des productions, il y a la culture massive des céréales (plus de 100 000 ha), l’arboriculture, la viticulture (14% des vignes françaises sont aujourd’hui bio), sans parler des légumes. Quant aux produits les plus prisés dans les rayons des magasins, on trouve les œufs coquilles (un tiers des œufs vendus aujourd’hui en France est bio). Arrivent ensuite les produits surgelés (glaces, sorbets, pizzas et légumes), les produits laitiers et l’épicerie.
Forte concurrence par les prix
Généralement dénoncés comme élevés, les prix se retrouvent au cœur de la concurrence entre magasins bio traditionnels et grandes surfaces. Beaucoup d’agriculteurs se plaignent de la pression exercée par certaines enseignes de la grande distribution. Les magasins spécialisés également car les supers et hypermarchés prennent des parts de plus en plus importantes dans la vente de produits bio. C’est pour eux un axe de croissance important. Ce qui explique paradoxalement que, malgré le succès des produits biologiques, et avec le poids des charges et des taxes, certains commerçants indépendants ne s’en sortent plus et mettent la clef sous la porte. D’où l’importance de retrouver un équilibre entre grandes surfaces, magasins spécialisés et vente directe. Le bio est en quelque sorte victime de son succès.
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