Le brief éco. Le Boeing 737 Max cloué au sol : quel impact pour l'avionneur et ses sous-traitants ?
Après le crash du Boeing 737 Max de la compagnie Ethiopian Airlines qui a coûté la vie à 157 personnes, Donald Trump cloue au sol tous les appareils incriminés. Cela ne sera pas sans effet sur le plan industriel, au moins à court terme.
Le président américain a décidé mercredi 13 mars d'interdire tous les vols du Boeing 737 Max à la suite du crash il y a quatre jours d'un avion de ce type en Afrique. "L’America first" (l'Amérique d’abord) de Donald Trump a ses limites face à la tragédie humaine. Il a cédé à la pression pour se rallier au principe de réalité, même si on l’imagine atteint dans son orgueil. D’autant que les boîtes noires de l’appareil seront analysées en Europe, en France en l’occurrence, et non aux Etats-Unis.
Mais l’heure n’est pas à la polémique et encore moins aux surenchères en tous genres. Il faut prendre le temps de comprendre les causes de l’accident visiblement identifiées au niveau des systèmes de stabilisation en vol. En tout cas, à part le Boeing 787 Dreamliner il y a six ans pour des problèmes de batteries, l’interdiction de vol pour un avion récent est un camouflet pratiquement inédit dans l’histoire de l’aviation civile.
Très peu d’observateurs s’attendent à des conséquences directes sur le trafic aérien mondial
Il faut rapporter ce nouvel accident terrible au nombre de vols quotidiens sur le plan international. 370 appareils de la famille Boeing 737 Max volent aujourd’hui dans le monde. 370 appareils sur environ 19 000 avions d’au moins cent passagers, tous modèles confondus, qui volent autour de la planète. Il faut donc relativiser. L’impact à court terme est réel pour Boeing dont le 737 Max représente environ le tiers des bénéfices. Cet appareil est le concurrent direct de l’A320 neo d’Airbus, l'avion européen dernier cri présenté comme plus écolo, moins consommateur de carburant, qui se vend très bien.
Impact sur les sous-traitants, français notamment
Une cinquantaine d’entreprises françaises travaillent pour Boeing. Parmi les plus connues figurent Thales pour la connectique de bord et les systèmes de divertissements, Michelin pour les pneus et Safran pour la construction des moteurs avec General Electric. Safran qui, hasard du calendrier, a fait l’objet ces deux derniers jours d’une attention particulière de la part de Bercy : le patron du groupe, Philippe Petitcolin, se plaignant de ne pouvoir développer son activité en France, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, s’est engagé à regarder de près point par point les difficultés. Et mercredi 13 mars, la métropole de Lyon a proposé à l’équipementier aéronautique un terrain pour un implanter une nouvelle usine. La métropole lyonnaise promet de s’aligner sur les conditions offertes par des sites concurrents américains. De quoi rassurer les investisseurs qui ont eu plutôt tendance à vendre leurs titres Safran en début de semaine.
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