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Le brief éco. Le mariage LVMH-Tiffany fait les frais de la guerre commerciale franco-américaine

Le groupe français LVMH, qui voulait racheter le joailler américain Tiffany, jette l’éponge. Le numéro un mondial du luxe, dirigé par Bernard Arnault, ne s’estime plus en mesure de réaliser l'opération.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La façade d'une boutique Tiffany & Co à Genève, en Suisse. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

LVMH avait mis sur la table un peu plus de seize milliards de dollars (entre quatorze et quinze milliards d’euros) pour décrocher le célèbre joailler américain Tiffany, connu pour ses alliances et bagues de fiançailles. L’objectif était de s’offrir la première des marques de luxe américaine tout en renforçant sa présence aux États-Unis. Mais l’opération semble plus que compromise : LVMH renonce.

Crise économique, rideau de fumée

La question du prix d’achat de Tiffany agite régulièrement les marchés qui estiment l’opération devenue trop chère en pleine crise économique provoquée par le coronavirus. En réalité, l'explication est ailleurs : la guerre commerciale entre Washington et Paris. LVMH fait état d’une lettre du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui, en réaction à la menace de taxes américaines sur les produits français, demande au groupe de Bernard Arnault de différer le rachat de Tiffany.

La diplomatie française veut se garder une marge de manœuvre dans la bataille sur la taxe contre les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft). Le secteur du luxe étant une des cibles des Américains pour appliquer les mesures de rétorsion. Au nom de la diplomatie économique, LVMH n’a pas d’autre choix que de s’aligner sur la demande du Quai d'Orsay.

Réaction du joailler américain

Tiffany annonce qu'il va attaquer LVMH en justice aux États-Unis. Le joailler américain accuse notamment le groupe de Bernard Arnault d’avoir fait traîner volontairement les démarches réglementaires. Ce qui devait être un mariage de raison pourrait bien voler en éclats avant même d’être consommé. À peine fiancés, déjà divorcés… La mariée était-elle trop belle ? À défaut de publier les bans, c’est probablement un long feuilleton judiciaro-capitaliste qui va voir le jour.  

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