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Le brief éco. Le vin français a du souci à se faire à l'exportation

À l'occasion du premier salon international du vin à Paris, le Wine Paris, on fait le bilan de l'exportation de vins et spiritueux français. Il n'est pas si bon : la France a tendance à perdre des parts de marché.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des caisses de vin de grands crus français dans un entrepôt de stockage dans les bâtiments du Ports Francs, à Genève, en 2014.  (MAXPPP)

Le premier salon international du vin à Paris, le Wine Paris, tombe bien. Alors que le déficit commercial de la France s'est encore creusé l’année dernière, près de 60 milliards d'euros, le secteur des vins et spiritueux continue de tirer les exportations françaises vers le haut. Pourtant même dans ce domaine, la France a tendance à perdre des parts de marché et attirer importateurs et distributeurs internationaux sur un salon est important.

C'est d'ailleurs en partant de ce constat d’une concurrence accrue qu’est organisé à partir de lundi 11 février le salon Wine Paris. L'objectif est de s'adresser aux acheteurs étrangers et de devenir le rendez-vous international des professionnels du vin. Producteurs, négociants, cavistes et distributeurs sont invités.

Il n'y avait pas de grand rendez-vous international en France

Il existe pourtant des quantités de salons du vin partout en France mais pour les particuliers. Les rendez-vous professionnels sont déjà moins nombreux. Il y a évidemment des salons professionnels en France à Montpellier, Vinexpo à Bordeaux ou à Angers. Quasiment au cœur des vignes, ils sont éparpillés et manquent de rayonnement international.

En réalité, le grand rendez-vous mondial des professionnels du vin ne se tient pas en France mais en Allemagne, à Düsseldorf. Ce n'est pas vraiment une terre de grands crus, et pourtant, c’est là que se rassemblent chaque année près de 7 000 exposants.

145 millions de caisses de vins vendues à l'étranger en 2017

Paris n’avait pas de salon international du vin malgré les enjeux et malgré le poids économique de la filière qui se mesure notamment en emplois, directs et indirects. Cela représente près de 560 000 postes. Dans une balance commerciale française toujours aussi encalminée, le vin fait partie des secteurs qui tirent les exportations hexagonales vers le haut. En 2017, 145 millions de caisses ont été vendues à l’étranger pour une valeur de près de 9 milliards d’euros.

Mais la concurrence à l’export est de plus en plus forte. En valeur, en montant, la France continue de dominer les exportations mais il y a évidemment d’autres acteurs. L'Italie, l'Espagne, l'Argentine, les États-Unis, l'Afrique du Sud sont eux aussi très puissants. La filière viticole française bénéficie toujours à l’étranger d’une notoriété assise sur un savoir-faire historique mais à l’export, la part de marché des vins français a tendance à s’étioler. 

L'Australie et sa stratégie offensive fait de l'ombre à la France

Les professionnels constatent aussi que les vins de l’hémisphère sud, les vins australiens notamment, sont commercialement beaucoup plus offensifs. Ils gagnent du terrain, au point de se placer dans le top 3 des importations aux États-Unis et en Chine. Il est donc important pour la filière française des vins et spiritueux qu'un salon professionnel ouvre ses portes dans la capitale. Ce nouveau rendez-vous doit attirer importateurs et distributeurs internationaux pendant plusieurs jours. Un ancien patron du Medef répétait souvent "Pour réussir à l’export, il faut chasser en meute". La formule s’applique aussi au vin. 

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