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Le brief éco. Les abonnements de musique en ligne rapportent plus que les ventes de CD

Pour la première fois, les abonnements aux plateformes de streaming représentent la plus grande source de revenus de l'industrie musicale, dépassant les ventes de CD.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Depuis janvier, les Français ont lancé 27 milliards d’écoutes en ligne. (DAREK SZUSTER / MAXPPP)

La musique écoutée sur internet dope les ventes du secteur en France, au point d’en devenir la principale source de revenus. Les abonnements aux plateformes légales de streaming pèsent désormais plus lourds que les ventes de CD. Selon le syndicat national de l’édition phonographique, la bascule s'est produite au premier semestre : depuis le 1er janvier, l’écoute de musiques en ligne a dépassé pour la première fois les ventes physiques de CD et de vinyles, en valeur. 110 millions d'euros de revenus ont été générés par les abonnements à Apple Music, Spotify ou Deezer, soit une hausse de 20% sur un an, contre à peine 92 millions d'euros en vente de CD, un chiffre en baisse de 13%.

La production française reste plébiscitée

Cette tendance profite à l’ensemble de la filière musicale française qui a vu son chiffre d’affaires progresser de plus de 3% par rapport au premier semestre 2017, à 260 millions d’euros. Quant aux téléchargements payants, ils connaissent une sévère disgrâce : le MP3 qui a eu son heure de gloire s’est ringardisé. Depuis janvier, les Français ont lancé 27 milliards d’écoutes en ligne, soit environ 1 milliard d’écoutes par semaine.

On reste sur de la production française : Maître Gims, Orelsan, Louane, ont la côte. Les rappeurs de la jeune génération sont dans la place et certains regretteront que la musique classique soit très loin derrière. Le support de diffusion est en quelque sorte le reflet social de nos goûts et nos modes de consommation

Vers une meilleure rétribution des artistes ?

Les plateformes de diffusion des sites audio, Deezer ou Spotify, ont reversé à l'industrie musicale 12 millions d’euros sur un an et les sites vidéo comme YouTube, 14 millions d’euros. La musique en ligne a révolutionné les méthodes de commerce et de promotion. Avant, un chanteur faisait la promotion de son single. Aujourd’hui, un artiste peut vendre des millions d’albums en faisant de la pub uniquement sur les réseaux sociaux.

La valorisation de la musique écoutée en flux doit certainement passer par une participation financière des plateformes plus importante, avec une meilleure rétribution des auteurs et des artistes. Il faut élargir aussi la promotion à la musique classique et autres musiques du monde. C’est toute la question de reconnaissance de la "valeur" musique comme un tableau, une œuvre d’art. Tout le contraire de la culture de l’immédiateté à laquelle incite aujourd’hui l’écoute en ligne de cette musique dématérialisée.

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