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Le brief éco. "Quoi qu’il en coûte" : fini le saupoudrage, place au ciblage

C’en est fini pour le "quoi qu’il en coûte" décidé par Emmanuel Macron au début de la pandémie pour soutenir les entreprises. Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, l’a annoncé mercredi 25 août devant les patrons. L’heure de faire les premiers comptes.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, lors de la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef, à l'hippodrome de Longchamp, à Paris, le 25 août 2021. (ERIC PIERMONT / AFP)

Combien aura coûté le "quoi qu’il en coûte" ? Difficile de répondre précisément car il est impossible de faire pour l'instant ce qu’un bon expert-comptable appelle le solde de tout compte. Devant le patronat réuni à l’hippodrome de Longchamp pour sa grand-messe annuelle, Bruno Le Maire n’a fait que confirmer ce qui était dans l'air : l’État va cesser de dépenser sans compter pour aider les entreprises sans distinction, mais il ne va fermer le robinet d’un seul coup. La fin du "quoi qu’il en coûte" sera, en réalité, une mort à petit feu.

Nous allons passer au sur mesure. Au revoir le saupoudrage, bonjour le ciblage. Jusqu’à présent, tous secteurs et entreprises étaient tenus à bout de bras par la force publique pour ne pas couler. Mais il y a eu des effets d’aubaine, certains secteurs en ont profité alors que leur activité n’était pas vraiment impactée par la crise.

Maintenant que l’activité repart et que les perspectives de croissance s’améliorent, il faut différencier les branches qui ont bien redémarré de celles qui continuent de souffrir. Le ministre de l'Économie des finances et de la relance réunira lundi 30 août les professionnels de la culture, de la restauration, hôtels, et acteurs du tourisme pour décider du maintien de certaines aides au-delà du 31 août.

Argent public dépensé depuis le début de la pandémie

Argent dégagé jusqu’à présent : 168 milliards d’euros (chiffre avancé par Bruno Le Maire) incluant le soutien financier européen que Paris va recevoir progressivement. Sur les 168 milliards engagés, quarante sont partis dans le fonds de solidarité aux entreprises, le soutien du chômage partiel, les exonérations de charges, etc. Le reste étant lié aux pertes de recettes publiques et aux engagements pris dans le cadre des Prêts garantis par l'État (PGE)  qui doivent être remboursées par les entreprises.

Grande question : comment, et à quelle échéance, combler ce trou dans les finances publiques qui va continuer de s’élargir avec les aides sectorielles et les plans d'investissements prévus par Bercy ? On attend la foire aux idées de la campagne pour l’élection présidentielle d’avril 2022.

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