Le milliardaire Pierre-Édouard Stérin va-t-il reprendre l’équipementier automobile GMD ?

À la tête d’une société baptisée Otium Capital, le milliardaire Pierre-Édouard Stérin veut remettre l’entreprise GMD, plombée par plusieurs centaines de millions d'euros de dette, sur pieds.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, classé 94e fortune de France par l’hebdomadaire Challenges. (CAPTURE D'ECRAN)

Une réunion est prévue, mardi 22 octobre, au ministère de l’Économie et des finances pour évoquer la reprise de l’équipementier automobile GMD. L’entreprise est plombée par une lourde dette et le repreneur pourrait être l’homme d’affaires Pierre-Édouard Stérin, un homme discret mais riche. Très riche même, puisque milliardaire, classé 94e fortune de France par l’hebdomadaire Challenges. Agé de 50 ans, présenté comme catholique conservateur avec un côté anarchiste de droite revendiqué, Pierre-Édouard Stérin ne cache rien de ses ambitions. Il affichait clairement la couleur dans une tribune publiée par Le Figaro en juillet dernier, dans laquelle il affirmait ne pas pouvoir "se résoudre à voir la gauche mélenchonisée mener la bataille culturelle sans rencontrer une résistance des forces de droite"… toutes les droites, jusque dans le domaine économique et entrepreneurial. 

Pierre-Édouard Stérin place ses pions

Il est à la tête d’une société baptisée Otium Capital dont le métier est d’optimiser l’action des fonds d’investissement. L’homme d’affaires, qui a échoué dans le rachat de l’hebdomadaire Marianne et investi dans le cercle du nucléaire avec l’ancien ministre Arnaud Montebourg, a bâti son succès et sa notoriété au début des années 2000 en lançant les coffrets cadeaux Smartbox. Le développement de cette aventure a fait le reste. Aujourd’hui, avec Otium Capital, le très à droite Pierre-Édouard Stérin s’intéresse aux groupes industriels en difficulté, notamment à travers une de ses sociétés d’investissements Montyon Capital.

Dans le contexte économique très compliqué du secteur automobile aujourd’hui, et plombé par de lourdes dettes, GMD cherche un repreneur. L’entreprise emploie quelque 5 000 personnes et dispose de 34 sites dans le monde. En France, l’équipementier est installé notamment à Châteauroux dans l’Indre, et Grandvilliers dans l’Oise.

Le milliardaire veut remettre l’entreprise sur pieds et, surtout, déployer tous les moyens pour que le drapeau bleu-blanc-rouge continue de flotter sur le toit de la société créée en 1987. Il l’estime rentable sur le plan opérationnel une fois que les compteurs seront remis à zéro. Montyon Capital entend effacer au moins 80% des quelque 350 à 400 millions d’euros de dettes de GMD. C’est pour aborder tous ces points de la reprise qu’une réunion est prévue mardi au ministère de l’Économie, en présence des syndicats.

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