Le nombre d’entreprises créées en France a baissé l’année dernière

En 2023, la création d'entreprises a connu un repli limité à 1%, selon l’Insee, mais qui est révélateur de l’état d’esprit d’une grande partie des entrepreneurs aujourd’hui.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Deux tiers des entreprises qui ont vu le jour l’année dernière en France relèvent des micro-entrepreneurs. (photo d'illustration) (FRANCK KOBI / MAXPPP)

Au total, un million d’entreprises ont été créées en France l'année dernière, soit 10 000 de moins qu’en 2022. Comme le montre la publication de l'Insee, le millésime 2023 était pourtant bon, mais le mois de décembre a plombé les chiffres annuels. La confiance a chuté en fin d’année en raison du climat général . La guerre au Proche-Orient qui s’est ajoutée à la guerre en Ukraine, la persistance des prix élevés de l’énergie qui pèsent sur la production et l'inflation générale ont eu raison de la confiance nécessaire pour investir et créer.

La baisse des créations d’entreprises touche surtout  les secteurs de l’immobilier et de la construction. On observe une stabilité dans le commerce et l’hébergement et une hausse des créations dans l’information et la communication. Mais l’un des points les plus éclairants de l’enquête de l’Insee concerne le type d’entreprises concernées. Les créations sont en repli chez les sociétés traditionnelles (PME, ETI), alors que les créations sous le régime d’auto entreprises augmentent (+3% en 2023), avec 667 000 unités. Deux tiers des entreprises qui ont vu le jour l’année dernière en France relèvent en fait des micro-entrepreneurs.

Paupérisation et précarisation

Cela traduit une forme de paupérisation de notre tissu productif. Aujourd’hui, être micro-entrepreneur sous-entend généralement une précarisation de l’emploi. Nombreux sont, par exemple, les livreurs Deliveroo ou  les chauffeurs Uber à courir derrière un statut social.

Quant à ceux qui visent la création de vraies entreprises, quelle que soit leur taille, ils réclament un allègement des formulaires et des procédures administratives. Ils demandent une simplification des fiches de paie et des déclarations de cotisations, ainsi que l’adaptation des normes à la taille de leur société. Les jeunes créateurs veulent tout faire pour respecter la transition énergétique mais tout le monde ne peut pas répondre aux mêmes critères qu’une multinationale.

C’est le message qui ressort d’un sondage réalisé récemment par le ministère de l’Économie et des finances : "Simplifiez-nous la vie pour travailler et créer de l’emploi". Le message est sur le bureau du numéro deux du gouvernement, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

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