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Les ménages français se sont-ils surendettés avec les taux d’intérêt très bas ?

Va-t-on vers un surendettement des ménages à cause du bas niveau des taux d’intérêt ? Le sujet semble assez sérieux pour mobiliser les autorités financières qui surveillent le dossier de très près.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une nouvelle crise inédite pour le marché de l'immobilier.  (PATRICK KOVARIK / AFP)

1 000 milliards d’euros. C’est le montant total de l’encours des crédits immobiliers dépassé en France l’année dernière. C’est la première fois que ce plafond est enfoncé. A titre de comparaison, 1 000 milliards d’euros, c’est environ la moitié de notre PIB (le Produit Intérieur Brut est la richesse produite par l’économie française sur un an). Ce montant record s’explique tout simplement par des conditions d’emprunts qui n’ont jamais été aussi favorable, taux d’intérêt zéro, voire négatifs, et les durées de remboursement qui atteignent des niveaux jamais vus : 20 ans en moyenne.

Pourquoi cette situation peut être dangereuse

Depuis plusieurs années, cette situation entraîne une hausse des prix dans l’immobilier. Quand on peut acheter, les taux bas incitent à le faire, ce qui génère de la demande en bâtiments, donc une envolée des prix. Le meilleur exemple est le prix du mètre carré à Paris : plus de 10 000 euros en moyenne. Mais ce n’est pas tant cette hausse qui préoccupe les autorités. Ce à quoi le Haut Conseil de Stabilité Financière, rattaché à la Banque de France, est le plus vigilant, c’est le niveau d’endettement des ménages qui souscrivent tous ces crédits très tentants car pas chers.

Les Français consacrent trop d’argent au remboursement de leur dette

La part du revenu des ménages consacrée au remboursement de leurs crédits ne cesse d’augmenter, avec un risque de dégât collatéral sur la consommation. Quand nous remboursons nos dettes, notre propension à consommer est moins forte et l’impact sur la croissance s’en ressent. Et puis attention à la situation des banques : en prêtant à taux zéro ou presque, les établissements financiers réduisent leurs marges et donc leur rentabilité. Ce qui est dangereux pour l’ensemble du système.

Comment stopper cette spirale vicieuse

Des outils existent mais sont contraignants pour les banques. Reste la politique monétaire menée par la Banque Centrale Européenne. Mais là il y a de la friture sur la ligne. Certains membres du Conseil de la BCE, dont le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, ont récemment manifesté une certaine dissonance avec le patron de la banque centrale Mario Draghi. Conséquence pour les ménages investisseurs : renégocier à la baisse un quelconque emprunt risque de devenir plus difficile.

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