Pouvoir d’achat : pourquoi les Français vont encore épargner en 2025

Le niveau d’épargne des Français va rester élevé l’année prochaine, selon les prévisions de la Banque de France et de l’Insee, avec un contrecoup pour la consommation.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les Français s'annoncent encore économes en 2025 au grand dam de la consommation (photo d'illustration). (MAXIME JEGAT / MAXPPP)

Le coup s’annonce sévère pour l’activité économique en général car ce qui est placé dans les différents livrets d’épargne comme le Livret A ou l’assurance-vie, c’est autant d’argent en moins injecté dans la consommation qui fait tourner les entreprises, entretient l’emploi et les salaires.

Quelques chiffres pour bien comprendre de quoi l’on parle : le taux d’épargne des Français atteint en moyenne 18% du revenu disponible, c’est-à-dire que, sur l'année, les foyers qui le peuvent placent 18% de leurs revenus. Cette année, on a fait deux à trois points de plus que sur la période d’avant Covid. Quant à l'encours total de l’épargne des Français, il s’élève à 6 000 milliards d’euros (40% en actions, 40% en assurance vie, 20% en livrets défiscalisés, dont le Livret A, LDDS…).
 

Plusieurs explications conjuguées

L’important taux d’épargne des Français s’explique notamment, par l’inflation de ces dernières années. Il y a aussi les tensions dans certains secteurs comme l'automobile, avec la volonté des consommateurs d’acheter électrique mais qui révisent leurs projets face aux prix encore trop élevés. Idem dans l’immobilier, avec le besoin de se loger mais à des prix prohibitifs avec des taux d’intérêt élevés. L’inflation a éloigné les Français de la consommation et de l’investissement. La machine est grippée.
 
Ce à quoi il faut ajouter la situation politique instable et imprécise : "Vais-je devoir payer plus d’impôts ?" "La niche fiscale dont je bénéficie va-t-elle sauter ?" "Vais-je devoir travailler plus, et à quelles conditions ?" Rien de rassurant. Mais l’épargne, elle, c’est la sécurité. On parle d’épargne de précaution. Le réflexe du moment c'est : "Je mets de côté car je ne sais pas de quoi est fait le lendemain".

Quand les épargnants vont-ils toucher les bénéfices de leurs placements ?

Et qui dit épargne dit rémunération. Pour ce qui est des livrets d’épargne traditionnels (Livret A, etc.), les banques versent les intérêts dans la nuit de la Saint-Sylvestre. Le programme des réjouissances est donc fixé à mercredi matin 1er janvier. Pour les autres placements, les versements sont différents en fonction de leur complexité.

Si vous avez un peu d'épargne et que vous ne voyez pas la rémunération de l'année créditée sur votre compte en banque le 1er janvier au matin, ne vous inquiétez pas. En effet, il faut parfois à votre banquier quelques jours pour régulariser, après de subtils calculs réalisés deux fois par mois, au centime près.

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