Pouvoir d'achat : une contribution des grands transporteurs pour pallier l'inflation ?
Lors de son interview du 14-Juillet, Emmanuel Macron a ciblé les grands groupes de transports pour qu’ils aident les Français. Est-ce parce qu’ils profitent de la crise ?
Difficile de mettre les transporteurs tous dans le même sac. Mais, par exemple, CMA CGM fait des bénéfices records : 16 milliards d’euros l’an dernier. Lors de l'interview du 14 juillet 2002, le président Emmanuel Macron n’a pas cité nommément ce groupe spécialisé dans le transport maritime, mais comment ne pas y penser ? Avec la reprise post-Covid et la guerre en Ukraine, on manque de containers et les prix s’envolent : CMA CGM, entreprise familiale située à Marseille, engrange les profits. Certes, elle a promis de faire un geste en baissant ses tarifs de 10 à 20%, notamment pour les transports avec l’Outre-mer. Si le transport est moins cher, cela devrait aussi se répercuter sur les prix des matières premières, mais aussi de l’alimentaire et normalement, dans les rayons, les consommateurs devraient en bénéficier.
Emmanuel Macron a ainsi promis jeudi 14 juillet de mettre autour de la table ces grands groupes de fret, mais sans "super taxe" à l’horizon. Le chef de l'Etat a évoqué "une contribution" de ces grandes entreprises, en précisant toutefois "qu’elle ne serait pas dans la démagogie et qu’elle serait ciblée". C’est assez flou. Pour le moment, le chef de l’État balaie l’idée d’une taxe uniforme comme nos voisins italiens ou même britanniques sur les très grands groupes d’énergie qui ont engrangé des profits. L’argent doit être reversé aux ménages les plus modestes pour les aider à faire face à l’inflation.
Certaines entreprises proposent des réductions
En France, le gouvernement préfère faire pression sur les entreprises pour qu’elles fassent des gestes directement envers les consommateurs. C’est ce qu’a fait Total qui a annoncé une ristourne, sur le litre de carburant, en plus de celle de l’exécutif, mais pas dans toutes les stations-essence. Idem pour les sociétés de péages qui proposent des réductions, à condition de payer en chèques vacances. Et là, encore, seulement dans quelques péages.
Est-ce que cela sera suffisant ? C’est bien le problème. Ces gestes peuvent sembler dérisoires face aux bénéfices de ces groupes, qui se compte en milliards d’euros. Sept milliards d’euros de bénéfices rien que ce 1er trimestre pour CMA CGM, cinq milliards aussi pour TotalEnergies sur cette même période. Ces "super profits", c’est aussi une histoire de symbole pour l’opinion publique. À l’assemblée, les députes de gauche vont monter au créneau. Reste à voir si le gouvernement pourra tenir très longtemps sur sa ligne.
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