Rachat de Biogaran : l’État se mobilise pour garder le laboratoire en France
Les dossiers liés à la souveraineté industrielle et sanitaire de la France continuent à être gérés pendant la campagne des législatives. C’est le cas de Biogaran, le leader français des médicaments génériques dont la course au rachat est lancée depuis sa mise en vente en avril 2024. L'État compte intervenir dans ce dossier via son bras financier, la Caisse des dépôts et consignations, co-actionnaire de Bpifrance, la banque publique d’investissement. C’est elle qui est à la manœuvre. Mardi 25 juin, Bpifrance ne fait aucun commentaire, ni confirmation, ni démenti. Le schéma envisagé est le suivant : une alliance entre la banque publique française d’investissement et le fonds britannique BC Partners pour faire face à deux autres investisseurs très intéressés, deux groupes indiens (Torrent et Aurobindo).
Une boîte de médicaments sur huit est vendue dans les pharmacies françaises sous le nom Biogaran, filiale des laboratoires Servier. Cette entreprise est particulièrement stratégique. On se souvient de la polémique pendant la crise Covid, la France ayant délocalisé son savoir-faire en territoires étrangers pour économiser les coûts de production. Cette fois, pas question de laisser filer ce fleuron tricolore qui travaille avec une quarantaine de sous-traitants et emploie 240 personnes. En 2023, les ventes de Biogaran ont dépassé le milliard d’euros.
Un dossier explosif pour l’Élysée
Au lendemain des élections européennes et en pleine campagne pour les législatives, la majorité présidentielle entend marquer des points et le faire savoir. Le rachat ne va pas être réglé dans les quinze jours, mais c’est maintenant que tout se joue dans la bataille entre repreneurs potentiels. Les Indiens, désormais pratiquement sur le même pied d’égalité que les Chinois, sont en train de racheter tout ce qu’ils peuvent dans le monde pour se positionner sur le secteur du médicament et de la santé, en plus des hautes technologies.
Cet investisseur britannique a un bureau à Paris depuis 1986 et un patron français. BC Partners a été notamment propriétaire de Picard Surgelés. L’une de ses dernières transactions est le rachat en 2022 du groupe vendéen Havea, spécialiste des compléments alimentaires.
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