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Transports : le retour en force des compagnies low cost

L’été est radieux pour les compagnies aériennes low cost. Malgré le chaos dans les aéroports européens, la plupart retrouvent leur niveau d’activité d’avant le Covid, et même le dépassent, ce qui n’est pas encore le cas des grandes compagnies nationales.

Article rédigé par franceinfo - Vincent Touraine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un Boeing 737 de la compagnie low cost Ryanair à l'aterrissage.
 (THIERRY MONASSE / GETTY IMAGES EUROPE)

Selon Eurocontrol, qui suit le trafic aérien en temps réel sur le continent, les seules compagnies à avoir renoué avec leur niveau de l’été 2019, avant la pandémie, sont les compagnies à bas prix. Cela va de l’irlandaise Ryanair à la grecque Aegean, en passant par l’espagnole Volotea ou encore la hongroise Wizz Air, qui se revendique elle-même comme "ultra-low cost" ! Une exception toutefois, c’est Easyjet, à la traîne puisque davantage pénalisée que ses concurrentes par la pénurie de personnel qui touche le secteur.

Dans ce rebond spectaculaire du low cost, on retient la performance de Ryanair qui ressort encore plus fort de la crise. Le groupe, qui exploite aussi Buzz, Lauda et Malta Air, améliore même de 12 à 13% son offre par rapport à celle d’il y a deux ans, soit 300 vols de plus par jour qu’avant le Covid. Rien qu’en juillet, Ryanair a transporté près de 17 millions de passagers, soit presque autant qu’Air France au premier semestre.

L'attrait pour le sud de l'Europe

Ce retour en force des compagnies à bas coût cet été s'explique tout d’abord par l’attrait du sud de l’Europe. Les destinations soleil comme l’Espagne, la Grèce ou l’Italie ont toutes retrouvé leurs touristes, qui bien souvent voyagent sur ces compagnies.

Le chaos dans certains aéroports dû aux grèves et au manque de main d’oeuvre, avec son lot de valises perdues ces dernières semaines, n’y a rien changé. Le low cost est aussi en bien meilleure posture que les compagnies classiques, plus présentes sur le long courrier, qui met beaucoup plus de temps à se redresser, on le voit avec les restrictions sanitaires en Asie, surtout en Chine. 

Des investissements payants

Et puis il y a la stratégie gagnante de ces compagnies à bas coût qui n’ont pas arrêté d’investir pendant la crise, en continuant de commander des avions. Ryanair, Wizz Air, Vueling, et même Transavia qui appartient à Air France, ont toutes agrandi leur flotte et ouvert de nouvelles lignes. Dernière grosse commande en date, celle d’Easyjet, au salon de Farnborough fin juillet, pour 56 Airbus A320.

Ces compagnies peuvent probablement conserver leur avance tant elles ont augmenté leurs parts de marché durant la crise. D’après CAPA, le bureau d’études, leur part du gâteau en Europe serait passée de 41,5% à 47,3% en l’espace de deux ans, un bond inédit. Rien qu’en France, Ryanair a ouvert une quatrième base à Beauvais, et Vueling a triplé ses lignes depuis Orly. La plupart d’entre elles affichent des objectifs de croissance à deux chiffres pour les années qui viennent.

La palme revient - encore une fois - à Ryanair qui ambitionne de monter à 225 millions de passagers transportés d’ici à 2026, soit 50% de plus qu’avant la pandémie, ce qui ferait de l’Irlandais le numéro un mondial du transport aérien.

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