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Industrie : Tupperware traverse une mauvaise passe et la faillite n’est pas loin

Les "réunions Tupperware" vont-elles bientôt tomber aux oubliettes ? La célèbre marque de récipients et ustensiles de cuisine vendus à domicile traverse une mauvaise passe économique depuis plusieurs mois. Explications.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
L'explosion des prix des matières premières et la mauvaise image du plastique menacent l'avenir de la marque américaine, fondée il y a 77 ans. (SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Chute des ventes, difficultés financières… l’action Tupperware a plongé de 50 % lundi 10 avril à la Bourse de New York. Le titre ne vaut plus qu’un dollar contre 40 il y a encore trois ans. Une autre annonce en dit long sur la situation économique du groupe : la direction indique avoir mandaté des conseils financiers pour "remédier aux doutes concernant sa capacité à continuer son activité"… Un moyen de conjurer le sort d'une entreprise qui sent la fin approcher.

>> Tupperware, la petite boîte émancipée

L’activité ne cesse de reculer. En 2022, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires d’1,1 milliard d'euros, en repli de 20 % sur un an. Le Covid-19 et les confinements avaient redonné de la vigueur aux ventes via Internet, mais l’embellie à a été de courte durée. Tupperware, qui a arrêté de produire en France dans son usine de Joué-les-Tours en Indre-et-Loire en 2018, doit aujourd'hui supporter une dette de 640 millions d’euros. Le groupe la rembourse avec des financements d’urgence, mais à des taux d’intérêts prohibitifs entre 9 et 10 %. Plus personne n’y croit.

Une concurrence farouche

Bien avant l’envolée des prix des matières premières qui a renchéri les coûts de fabrication et l’inflation qui a fait grimper les prix des articles et freiné les ventes, Tupperware souffre d’un déficit d'image restée sur les réunions d’antan, entre ménagères, à la maison. Face à cela, la concurrence s’est accentuée (Curver, Rubbermaid, Pamperedchef.com notamment).

C'est sans compter le déficit d’image du plastique, minée par les préoccupations écologiques actuelles.Tupperware a pourtant évolué sur la matière première : les boîtes et les bols sont toujours hermétiques, mais terminé le recours au polyéthylène.

Le polycarbonate est remplacé par le polyester thermoplastique qui présente des propriétés semblables, mais sans traces de bisphénol A. Des efforts coûteux qui auront eu du mal à faire survivre la marque. Le couvercle est bel et bien en train de se refermer sur une grande aventure vieille de 77 ans.

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