Cet article date de plus d'un an.

Voitures électriques : la guerre commerciale qui oppose l'Europe à la Chine

Pékin n’a pas tardé à réagir aux menaces de la présidente de la Commission européenne concernant les voitures électriques chinoises. Ursula Von der Leyen vise les subventions jugées anticoncurrentielles qui ont permis aux groupes chinois d’inonder le marché mondial.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Une voiture Lynk & Co 08 EM-P est exposée lors du 20e Salon international de l'industrie automobile de Shanghai, à Shanghai, le 19 avril 2023. (HECTOR RETAMAL / AFP)

Lors de son discours sur l’état de l’Union, mercredi 13 septembre, Ursula Von der Leyen a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions accordées par Pékin à ses constructeurs auto au nom des règles de la concurrence, sans exclure des sanctions. Deux jours après, la Chine met en garde contre ce qu’elle appelle "l’impact négatif" de l’initiative européenne.

>> Vacances : on a testé le trajet en voiture électrique

Les autorités chinoises dénoncent une mesure "ouvertement protectionniste". Le mot est lâché. Le ministère chinois du Commerce extérieur invoque les relations économiques et commerciales entre l’empire du Milieu et l’Europe. Sous-entendu, si l'Union européenne met à exécution les menaces proférées par la présidente de la Commission de Bruxelles, on va déterrer la hache de guerre.

Ursula Von der Leyen vise les subventions jugées anticoncurrentielles qui ont permis aux groupes chinois d’inonder le marché mondial, et donc européen, à des prix artificiellement bas. L’Europe n’oublie pas combien son industrie a été mise à mal sur la question des panneaux solaires chinois produits à bas coûts. Elle ne veut pas renouveler l’expérience avec les voitures électriques.

Contre-offensive européenne

La Commission européenne s’inspirerait de ce que font les États-Unis. Washington impose une taxe de 28% sur les importations de voitures chinoises. Aujourd’hui, l’Europe se limite à 10%. Le but serait donc d’augmenter cette taxe, mais l’idée divise jusque sur le sol européen car tout le monde n’a pas les mêmes intérêts commerciaux.

La France milite en faveur d’une Europe qui s’affirme davantage face aux pratiques chinoises quand d’autres pays de l’Union, comme la puissante Allemagne, craignent de froisser Pékin. Le marché chinois est incontournable pour l’industrie automobile allemande et se mettre à dos les autorités chinoises serait très dangereux pour Berlin. Voilà où en est le dossier, un face-à-face entre des dizaines de marques chinoises innovantes qui rivalisent avec des constructeurs étrangers, dont les européens, qui ont du mal à s’adapter.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.