2022 en ligne de mire : les échappées en solitaire d'Emmanuel Macron
Le chef de l'Etat renoue avec un exercice qu’il affectionne : les sorties hors presse, hors agenda. Le signe que la présidentielle approche ?
Deux fois en dix jours : le 1er mars à son retour de Stains en Seine-Saint-Denis, le président s’était arrêté dans le nord de Paris, dans le 18e arrondissement, pour un bain de foule improvisé et des échanges avec les riverains. Bis repetita en début de semaine : visite surprise à la mosquée de Paris. Sans la photo partagée par le recteur de la mosquée sur les réseaux sociaux, la visite aurait même pu rester secrète.
Pourquoi tant de mystère ? Un compagnon de route d'Emmanuel Macron rappelle que cela correspond à "qui il est", renvoyant à la campagne de 2017 et aux entorses au protocole, à l'époque, du candidat. Référence tout sauf anodine… "Ces échappées lui permettent de prendre le pouls, c’est l'un des signaux que la présidentielle approche", glisse un macroniste.
Signe aussi que le président veut éviter le syndrome de la tour d’ivoire. "La crise est enfermante pour tout le monde, pour lui en particulier, qui a si peu l’occasion de croiser des vrais gens." Cela lui permet d’apparaître "en clin d’oeil", dit aussi un conseiller, de l’image sans le son. L’Elysée confirme qu’à ce stade, ni nouveau discours ni nouvelle allocution d'Emmanuel Macron ne sont prévus.
Retour à la répartition classique de la Ve République
Le Premier ministre est aussi poussé sous les feux de la rampe. Une répartition des rôles davantage liée à la conjoncture que concertée, assurent les entourages : le président dessine la ligne d’horizon, donne le cap, il est la lumière au bout du tunnel lorsqu’il appelle à "tenir quatre à six semaines" encore ou qu’il évoque le pass sanitaire qui permettra de retrouver une vie presque normale. Au Premier ministre la cuisine quotidienne.
Classique, mais pas ringard, Jean Castex en fait la démonstration cette semaine. Avec d'abord des confidences au magazine Society sur la façon dont il a traversé cette année Covid, comme maire de Prades d’abord, puis comme Monsieur Déconfinement, puis comme Premier ministre. Où l'on apprend que Jean Castex a recruté "une spécialiste des sciences comportementales qu'on a trouvée via des recherches sur Google." Et dimanche, Jean Castex s’essayera à la plateforme Twitch, à l’invitation de Samuel Etienne.
Une grande première ! Une interview en direct, des questions posées par des internautes, et une quête qui ressemble à celle d’Emmanuel Macron lors de ses déplacements surprises. Etre à portée d'interpellations, sans filtre, sans filets, comme un politique en campagne sur un marché. Là l’exercice est dématérialisé, avec un Premier ministre qui ne sera pas à portée de claques, mais "à portée de clic", formule trouvée par son entourage.
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