Abrogation de la réforme des retraites : la gauche cherche toujours la meilleure parade au texte défendu par le RN

Alors que le Rassemblement national va défendre, fin octobre, à l'Assemblée, l'abrogation de la réforme des retraites, la France insoumise veut pour sa part déposer, fin novembre, sa propre proposition de loi contre le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le député  La France insoumise (LFI), Eric Coquerel, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, à Paris le 9 avril 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

La date du 31 octobre est entourée dans les agendas des députés de gauche, car elle est synonyme de casse-tête. C'est le jour où le RN va soumettre à l'Assemblée sa proposition de loi pour abroger la réforme des retraites. Comment contourner le piège tendu par le Rassemblement national ?  Comment ne pas donner une victoire politique à l'extrême droite alors que la retraite à 64 ans reste très impopulaire ?

La gauche est embarrassée, entre hostilité à voter un texte RN et tentation de saisir la moindre occasion pour retoquer la retraite à 64 ans. "C'est compliqué", "on n'a toujours pas trouvé la bonne solution", se désolent des élus de gauche. Ce cas pratique des retraites donne des sueurs froides au Nouveau Front populaire. "Je suis opposé à voter quoi que ce soit qui vient du RN", martèle un socialiste, quand le patron du Parti communiste Fabien Roussel explique qu'il faut "être cohérent, et tout faire pour que la réforme des retraites soit abrogée", n'excluant donc pas de voter la proposition RN.

Les députés PCF en débattront, jeudi 19 septembre, à leurs journées parlementaires. Toujours en quête de la meilleure stratégie, les écologistes n'ont pas encore arrêté de position collective non plus. "La discussion est ouverte" , glisse un député vert qui l'assure : "on tranchera avant le 31 octobre".

Ne pas prendre le risque d'agir un mois après le RN

Les insoumis veulent contourner l'obstacle en déposant leur propre proposition de loi d'abrogation. Éric Coquerel, le président LFI de la Commission des finances à l'Assemblée, l'a annoncé, dimanche 15 septembre, sur BFM. Les insoumis vont utiliser leur propre niche parlementaire, le jour où ils ont la main sur l'ordre du jour, fin novembre pour faire voter l’abrogation de la réforme des retraites. "C'est une hypothèse intéressante", salue-t-on au groupe PS, car cette proposition pourra ensuite être reprise par la gauche au Sénat, contrairement à celle du RN qui n'a pas de groupe là-bas. Mais certains sont perplexes quant au calendrier, car "la niche LFI arrive un mois après la niche RN !". D'où cette autre idée à laquelle la gauche réfléchit : attaquer la retraite à 64 ans en faisant des amendements au budget de la sécurité sociale.

Le financement de la sécurité sociale commencera à être examiné en commission à l’Assemblée courant octobre, donc avant l'examen du texte RN le 31. "Poser le premier jalon, c'est important", avance un socialiste, toutefois conscient qu'un amendement en commission risque d'avoir "moins de force" dans l'opinion qu'une proposition de loi défendue dans l'hémicycle.

 

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