Accusée d'interdire le calendrier de l'Avent à l'école, la ministre de l'Éducation nationale veut s'éviter une nouvelle polémique
Pas de chocolat dans le calendrier de l'Avent du "brief politique", mais déjà une première polémique, qui vient du département de l'Aisne. Plus précisément d'un mail reçu mi-novembre par des professeurs de primaire dans lequel un inspecteur leur demande de ne pas utiliser ce type de calendrier, même à des fins pédagogiques, pour, selon lui, respecter la laïcité, comme le rapporte le journal L'Union. La ministre macroniste de l'Éducation nationale Anne Genetet est directement accusée dimanche 1er décembre sur le réseau social X par Xavier Bertrand, le président LR de la région Hauts-de-France, de "s'attaquer (...) à nos traditions". Sauf que dans un SMS consulté par franceinfo, cette dernière lui assure qu'il s'agit là de l'initiative personnelle et isolée d'un inspecteur, qui n'a informé personne... Ni le rectorat, ni le ministère.
Un courrier envoyé aux référents laïcité
Pour éviter l'embrasement, la ministre a décidé de s'expliquer dans un courrier que franceinfo s'est procuré, envoyé lundi 2 décembre aux référents laïcité de chaque académie. Elle y rappelle la "dimension sociale et culturelle" de ces calendriers de l'Avent, certes "issus du calendrier liturgique", mais qui "sont devenus des objets sociétaux et pédagogiques", des "outils utiles" d'enseignement. Aucun problème donc avec leur utilisation à l'école publique. Sauf - et Anne Genetet rappelle la règle - s'ils comprennent des "contenus explicitement religieux".
Tout est fait pour éviter une nouvelle polémique, après celle déclenchée par le nouveau programme d'éducation à la sexualité qu'Anne Genetet défend, contre l'extrême droite, et une partie de la droite. Mais pourquoi dépenser autant d'énergie, alors que le gouvernement de Michel Barnier peut sauter - et donc elle aussi - dans les prochains jours, à cause d'une motion de censure ? Notez que la ministre est très proche d'un certain Gabriel Attal, et ce dernier a des ambitions. On sait à quel point il tient à son bilan à l'Éducation nationale, et certainement au sien aussi... Donc autant affirmer une ligne dans son camp, et éviter de prendre des coups inutiles d'ici une possible aventure électorale.
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