Assemblée, international... et 2027 : les nouvelles prérogatives de Marine Le Pen au RN

Marine Le Pen commence à le formuler en privé. Au sein du RN, elle veut garder une prérogative : l’international. Pas question de confier à son successeur ce précieux carnet d’adresses qu’elle s’est forgée en dix ans et trois candidatures à la présidentielle. "À l’international, j’ai beaucoup d’amis", glisse l'ex-candidate à la présidentielle. Son entourage évoque les chefs d’Etat ou de gouvernement européens - comme Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, qui l’a reçue à Budapest à l’automne dernier - et des chefs de partis proches ou partenaires du Rassemblement national.

Quel sera formellement le statut de Marine Le Pen au sein du RN ? Ses plus proches conseillers n’ont pas encore la réponse à cette question. "Je ne sais pas quelle idée elle a en tête", confie l’un de ceux qui pourtant échange avec elle plusieurs fois par jour. Nul ne sait dire non plus si Marine Le Pen conservera un bureau au siège du parti, ou des émoluments au titre de son nouveau rôle. "Ce qui est sûr, confirme un conseiller, c'est que la prochaine échéance importante, ce sont les européennes." Elles ont lieu dans deux ans, en 2024.

"Figure charismatique et légitime"

Jusqu’ici, les souverainistes sont divisés en deux groupes au Parlement européen - Identité et Démocratie d’un côté - où siège le RN -, les Conservateurs et réformistes européens de l’autre. 129 eurodéputés à eux deux… s’ils fusionnent, ce qui est l’ambition de Marine Le Pen. Les droites nationales auraient alors le troisième groupe au Parlement européen. Ils sont quelques-uns au RN à voir leur ex-candidate à la présidentielle jouer un rôle de "leader" à l’échelle continentale. "Notre famille politique au sens large a besoin d’une figure charismatique et légitime", justifie un proche.

Ce dernier considère qu’au regard des résultats des législatives en France, Marine Le Pen devient la personnalité politique la mieux placée pour jouer ce rôle. "Et puis il faut qu’elle s’élève", explique un autre. Sous-entendu : qu'elle laisse la politique politicienne aux députés qu’elle a fait élire. Pour se concentrer sur la marche du monde. Ce qu’elle va d’ailleurs aussi faire à l’Assemblée nationale en siégeant à la commission des Affaires étrangères, comme elle l’a fait lors de la mandature précédente. Car Marine Le Pen n’a pas renoncé à l’idée d’être de nouveau candidate à la présidentielle en 2027. Dans cette perspective, c’est évidemment stratégique de continuer à travailler sa stature internationale.