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Assemblée nationale : la manœuvre des écologistes pour déloger les vice-présidents RN a peu de chances d'aboutir

Yaël Braun-Pivet réunit mardi les présidents de groupes à l'Assemblée nationale pour parler du renouvellement du bureau. Les deux vice-présidences RN de l'Assemblée nationale sont dans le viseur des écologistes.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 18 juillet 2023. (FRED DUGIT / MAXPPP)

La présidente du groupe écologiste à l'Assemblée, Cyrielle Chatelain, a écrit à ses homologues Renaissance, Modem et Horizons pour leur demander de réparer ce qu'elle appelle une "faute originelle" : l'élection de deux vice-présidents RN grâce aux voix de la majorité. Les Verts appuient là où ça fait mal, car nombre de macronistes ont des scrupules d'avoir respecté la règle de la répartition des postes en fonction du poids de chaque groupe. Pour autant, la position des écologistes risque d'être très minoritaire mardi 26 septembre au soir quand la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet réunira tous les chefs de groupes.

Des règlements de comptes et des scénarios catastrophes

La crainte d'un chamboule-tout géant a envahi les couloirs de l'Assemblée. La majorité a vraiment eu la tentation de tout remettre à plat : les deux vice-présidents RN, Sébastien Chenu et Hélène Laporte, mais aussi la commission des finances présidée par l'insoumis Éric Coquerel. Un règlement de comptes général pourrait lui être fatal. C'est un jeu de mikado, confie un socialiste. "Si on enlève un mikado on ne sait pas ce qui se passe après", pour justifier le peu d'entrain de la Nupes à soutenir la démarche des Verts. Le PS ne veut pas perdre sa vice-présidente détenue par Valérie Rabault, et LFI ne veut pas non plus perdre la vice-présidence de Caroline Fiat dans la bataille.

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Les macronistes n'ont pas très envie non plus de tenter le "billard à 10 bandes". En cas de nouveau vote, il existe un scénario catastrophe pour eux : si les oppositions se liguent contre la majorité (relative), les macronistes pourraient finir privés de vice-présidents. À l'inverse, le scénario catastrophe pour les oppositions serait que les macronistes raflent tous les postes. Le statu quo poussé par la présidente de l'Assemblée a donc de nombreux partisans mais la réunion risque d'être un peu tendue.

Face à ces manœuvres, les députés RN sont plutôt sereins, avec une riposte déjà prête si leurs vice-présidents devaient être éjectés. "Ce serait un booster pour notre campagne des européennes", assure un dirigeant, déjà prêt à jouer à fond la carte de la victimisation.

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