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Covid-19 : comment le système démocratique s'adapte à la crise sanitaire

 Au quotidien, les politiques tentent de concilier protocole sanitaire et indispensables contacts avec les journalistes et leurs collègues

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le ministre chargé des Outre-Mer, Sébastien Lecornu (à droite) et Thierry Solère, conseiller du président de la République, à l'issue d'une réunion à l'Elysée à Paris le 21 janvier 2021  (LUDOVIC MARIN / AFP)

Deux ministres positives au Covid-19, une multiplication des cas contacts au gouvernement... mais il n'y aura pas de nouveau protocole sanitaire pour l'équipe de Jean Castex. Pour Matignon, les règles qui s’appliquent à l'Île-de-France sont de facto valables pour tous les ministères : télétravail au maximum, 4 jours sur 5, et roulements des équipes dans les bureaux. Cette règle est même en vigueur depuis un mois et demi, depuis la circulaire du 5 février signée par le Premier ministre.

À l’Elysée, le Conseil des ministres se déroule en jauge restreinte. Autour d’Emmanuel Macron, le Premier ministre Jean Castex, le ministre de la Santé Olivier Véran et le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Les autres membres du gouvernement y assistent en visioconférence.

Visio à gogo

Et l'usage s’est étendu bien au-delà de l’exécutif. Depuis un an, chez les députés, les réunions des groupes politiques le mardi se font toutes en visioconférence. Pareil pour le petit déjeuner de la majorité, qui a lieu juste avant. Visioconférence aussi pour la conférence des présidents, le mercredi, qui réunit les représentants des groupes politiques, "ou parfois dans la galerie des fêtes, avec 2,5 mètres de distance entre chacun, et en aérant" cette immense pièce du Palais-Bourbon.

Pourquoi y a-t-il encore une part de "présentiel", pour reprendre le terme qui s’est imposé ? "Parce qu’il est difficile d’empêcher des élus d’être présents", glisse un conseiller de la majorité. Et en particulier ceux de l’opposition. On touche aux limites de ce que permet la crise sanitaire, et de ce qu’impose l’exercice démocratique.

Ruser avec le virus

Cela vaut dans l’organisation des débats avec l’opposition, cela vaut aussi dans le rapport aux journalistes. En ce moment, le poste compliqué, c’est celui du conseiller presse qui doit jongler avec sa feuille de mission - communiquer - et les règles sanitaires. Transformer par exemple les rares déjeuners de presse en encore plus rares cafés en tête-à-tête. "On garde plus longtemps le masque", justifie un conseiller. Autre aménagement : la réduction du nombre de journalistes présents au compte-rendu du Conseil des ministres par Gabriel Attal. Six chaque semaine, chargés de relayer les questions de leurs confrères. C’était quasi illimité avant.

À l’Elysée, où les salles sont exiguës, faire respecter la jauge est relativement facile. Ça l'est beaucoup moins à l’Assemblée nationale, où en théorie pas plus de 50 journalistes sont acceptés en même temps aux Quatre-Colonnes, la salle où les députés sont interviewés. "Mais on ne peut pas dire aux rédacteurs : 'Ne venez plus', reconnaît un assistant parlementaire. Le dernier qui a essayé de faire respecter la jauge s’est pris une bronca." C'est toujours délicat de trier parmi les médias.

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