Crise de l'eau à Mayotte : quand Philippe Vigier tente de jouer les chefs de chantier
Imaginez une vie avec un accès à l'eau un jour sur trois… C'est le quotidien des 300 000 habitants de Mayotte depuis cet été. Depuis sa prise de fonction, ministre des Outre-mer Philippe Vigier se considère comme un "chef de chantier" qui suit l'avancée d'un plan de 35 millions d'euros pour trouver plus d'eau car l’île connaît une sècheresse exceptionnelle et surtout ses infrastructures ne sont plus adaptées au boom de la population.
Une fois de plus, le ministre va donc organiser une grande réunion pour faire un point sur tous les chantiers lancés. Premier dossier, les forages pour trouver de l'eau sous terre. Le premier forage, creusé en septembre, va bientôt être opérationnel et devrait fournir environ 500 mètres cubes d'eau par jour. Une dizaine d'autres vont bientôt être lancés. Deuxième dossier, l'usine de dessalement, qui transforme l'eau de mer en eau potable, va enfin monter en puissance après de multiples problèmes administratifs et techniques ces dernières années. Elle pourra traiter 4 500 mètres cubes. Et la construction d'une autre usine va bientôt être lancée. Enfin, il y a les soucis à régler dans le réseau même, concrètement des tuyaux qui fuient et laissent échapper 40% de l'eau. Quatre entreprises travaillent à leur réfection. Tout cela doit permettre d'ici deux mois de réinjecter 4 500 à 5 000 mètres cubes d'eau, de quoi fournir les foyers non pas à temps plein, mais beaucoup plus régulièrement. Bref, le ministère des Outre-mer estime mettre le paquet pour améliorer la situation d'ici décembre.
Une situation qui reste "catastrophique"
Mais pour les habitants de Mayotte comme pour les élus locaux, ça ne va pas assez vite. Trouver et faire des réserves d'eau devient une véritable obsession. L'activité économique est ralentie, certains enfants n'ont plus école que par demi-journée… Des bouteilles d'eau potables sont distribuées pour le moment aux populations les plus fragiles, mais ce sera bientôt généralisé à tous les habitants avec des bouteilles transportés depuis l'île de la Réunion mais aussi depuis l'hexagone. En attendent la situation reste "catastrophique", dénonce la députée Estelle Youssouffa : "Les annonces c'est bien, maintenant il faut que ça se concrétise", lance-t-elle, soulignant des problèmes sanitaires avec des diarrhées et de la mortalité chez les nourrissons. Pour elle, c'est presque tout le gouvernement qui devrait venir à Mayotte, à commencer par les ministres de la Santé et de l'Éducation nationale.
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