Crise sanitaire : Olivier Véran agace ses collègues
Le ministre de la Santé se la joue-t-il solo ? C’est la petite musique qui monte, à l'Assemblée nationale, au Sénat et au sein même du gouvernement.
Au sein de la majorité, le ministre de la Santé est soupçonné de tirer la couverture à lui sur fond de gestion de la crise sanitaire. "Véran a voulu tout gérer tout seul", accuse un député. "Olivier est très ambitieux, la Santé c’était le poste de ses rêves mais il se voit déjà plus haut", glisse un autre. Où ça ? "À Matignon, Premier ministre du second quinquennat", répond franco un membre du gouvernement.
Ce dernier en veut pour preuve ce bras-de-fer qui s’installe en coulisses entre la Santé et le ministère de l’Intérieur, perçu à ce jour le rival le plus sérieux d’Olivier Véran dans sa marche vers le pouvoir. "Véran se positionne comme un Darmanin de gauche", analyse un conseiller.
Mépris, arrogance
Au-delà de l’ambition, réelle ou supposée, du ministre de la Santé, son style lui vaut aussi des critiques la majorité, où des élus s’agacent de son "arrogance", comme lorsqu'il y a quelques jours, il rabroue un député de Moselle pas convaincu par la généralisation de la télémédecine.
"Il y a chez lui un côté monsieur-je-sais-tout, moi seul détient la vérité scientifique", dit un élu En Marche. Même écho au Sénat, où l'on fustige "le mépris dont fait preuve Véran à l'égard des parlementaires." Un familier du ministre de la Santé évoque aussi la relation tendue qu’Olivier Véran entretient avec sa ministre déléguée Brigitte Bourguignon, en charge de l’Autonomie. Et sa propension à ignorer Sophie Cluzel, elle chargée du handicap.
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