Immigration : le Conseil économique social et environnemental s'empare du sujet
Le Conseil économique social et Environnement (CESE) organise, mardi 24 octobre, une après-midi de tables rondes sur l'immigration. Ces jours-ci, on en parle essentiellement sous l'angle répressif, avec le projet de loi de Gérald Darmanin qui vise à expulser davantage d'étrangers après l'attentat d'Arras. Le CESE assume la contre-programmation en se focalisant sur l'aspect économique de l'immigration. "L'immigration ne peut pas être traitée que du point de vue régalien et sécuritaire", justifie le CESE.
Dans ces tables rondes, il sera question de la place des immigrés dans l'économie française, de leur poids réel dans les dépenses sociales, ou encore des fameux métiers en tension. Alors que la droite s'oppose aux régularisations prévues dans le projet de loi. On sera loin du chaudron de l'Assemblée nationale puisque mardi la parole sera aux universitaires, aux économistes, aux historiens, aux acteurs de terrain. François Héran du Collège de France démontrera par exemple, chiffres à l'appui, qu'il n'y a pas de "tsunami" migratoire contrairement à ce que dit l'extrême droite. C'est le ministre de l'Industrie Roland Lescure qui fera le discours de clôture. Selon lui, la réindustrialisation de la France ne se fera pas sans immigration. "D'ici 2035 il faudra 1,3 million de personnes dans l'industrie", explique son entourage "donc on aura besoin de main-d'œuvre étrangère".
Un compte-rendu envoyé aux parlementaires
Le CESE a lancé cet après-midi de débats parce qu'en janvier dernier, le président du CESE, Thierry Beaudet avait proposé à Emmanuel Macron une convention citoyenne sur l'immigration, pour aborder posément ce sujet "qui crispe le pays", reconnaît-on au CESE. Dans les sondages, 70% des Français disent qu'il y a trop d'étrangers en France. L'idée de la convention citoyenne n'a pas été retenue. À défaut de plusieurs mois de travail avec des citoyens tirés au sort qui feraient des propositions, le CESE organise une après-midi état des lieux.
Le compte-rendu de ces discussions sera ensuite envoyé à tous les parlementaires, histoire de "partir de la réalité et pas du ressenti", dit-on au CESE. Les parlementaires auront toutes les données en main avant l'examen du projet de loi à partir du 6 novembre au Sénat, puis en décembre à l'Assemblée nationale.
Autoroute A 69 : chacun son sondage
Adversaires et promoteurs de l'autoroute A69, qui doit relier Castres à Toulouse, s'affrontent à coup de sondages. Les anti-A69 brandissent une étude Ifop où 61% des habitants du Tarn et de Haute-Garonne sont contre le projet. Riposte du concessionnaire Atosca avec deux sondages : un Opinionway avec 53% des Français favorables à cette autoroute, et un Odoxa réalisé en mars dernier uniquement auprès des habitants du Tarn, qui sont pro-autoroute à 75% ! Moralité : selon qui vous choisissez d'interroger, le résultat est différent.
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