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Inflation : le gouvernement cherche toujours la solution pour les produits alimentaires des plus précaires

L’inflation touche tout le monde, mais les Français les plus modestes en souffrent plus directement. Un constat qui a des conséquences sociales et mêmes sanitaires. Et le gouvernement cherche la parade. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot

Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Photo d'illustration. (GIACOMO ITALIANO / MAXPPP)

Il se passe quelque chose dans les habitudes de consommation des Français. Depuis que les prix se sont envolés, la grande distribution vend moins de légumes, moins de poissons et moins de produits frais. Plus inquiétant : les familles modestes sollicitent de plus en plus les "premiers prix", ces produits souvent plus sucrés ou plus gras. Ce sont aussi des ingrédients très transformés qui peuvent virer à la malbouffe. Un constat qui devient un sujet politique. 

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L’alimentaire, c’est le thermomètre des arbitrages des Français. Et cette situation pourrait avoir un impact en terme de santé publique. Une conseillère au ministère de la Santé décrypte ainsi la corrélation entre alimentation et santé : "Les familles les plus modestes ont deux fois plus de risques d’obésité". Et avec la précarité énergétique, l’alimentaire est donc l’un des grands défis de l’exécutif. Pour répondre aux banques alimentaires confrontées à des files de plus en plus longues, le gouvernement a multiplié ses aides. Récemment, Elisabeth Borne annonçait la création d’un fond de 60 millions d’euros. De l’argent prévu pour que l’aide alimentaire puisse justement proposer plus de fruits et légumes. 

La promesse toujours reportée des "chèques alimentations"

Mais pour les autres Français, que faire ? Les récents soutiens comme les ristournes à la pompe ont bénéficié à tout le monde, même aux plus riches. Il y avait eu l’idée d’un "chèque alimentation". Certains imaginaient même le flécher sur les produits les plus sains comme le bio. Ce dimanche encore, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, s’est dit favorable à un chèque alimentaire à condition que ce soit pour acheter des produits agricoles français. Mais disons-le, rien de tout cela n’existe pour le moment : c’est très complexe à mettre en place. Le gouvernement cherche encore et toujours la solution. 

Pour toucher réellement les plus précaires, la solution la plus simple est d'augmenter les minima-sociaux et les prestations sociales. Mais pour des raisons politiques et budgétaires, le gouvernement préfère l’utilisation de chèques ponctuels. Cela évite notamment d’installer ces hausses dans la durée. En coulisses, Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées de France, ancien patron de la Croix-Rouge, prépare pour 2023 un "pacte de solidarité" avec de nouvelles mesures. Mais dans le milieu associatif, beaucoup s’inquiètent déjà de la hausse de 15% des factures d’énergies prévue début janvier et se demandent après l’alimentation quels seront les arbitrages des plus précaires.

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