"L'objectif est de prendre le pouvoir" : comment Raphaël Glucksmann veut se relancer
C'est un boxeur qui s'est pris un coup en pleine tête sur le ring. Raphaël Glucksmann, qui réunit ses troupes à La Réole (Gironde) samedi 5 et dimanche 6 octobre, a été écarté du devant de la scène début juin après avoir gagné le round le plus difficile, celui des Européennes, avec 13,8% des suffrages. Une performance qui lui a permis de se placer à la première place à gauche, au coude à coude avec la liste macroniste de Valérie Hayer. Après le crochet droit de la dissolution, et le crochet gauche de l'alliance entre ses alliés socialistes et la France insoumise, l'eurodéputé cherche à montrer qu'il n'est pas KO.
Le fondateur du microparti Place publique veut prouver qu'il sait rassembler, bien au-delà de ses fidèles. Dans la liste d'invités à La Réole, on retrouve des figures socialistes, comme les patrons des groupes à l'Assemblée nationale et au Sénat, Boris Vallaud et Patrick Kanner, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, ou encore Anne Hidalgo, la maire PS de la capitale avec laquelle les relations se sont réchauffées. Les écologistes Yannick Jadot et Cécile Duflot seront également de la partie, tout comme, ce qui est plus significatif encore, Marylise Léon, à la tête de la CFDT, ainsi que le député ex Renaissance Sacha Houlié et l'ancien ministre macroniste Clément Beaune. Ce dernier avait confié à franceinfo "partager beaucoup" avec Raphaël Glucksmann.
Neuf mois pour travailler et préparer un programme
Ce casting montre l'intérêt pour cet espace vacant dans l'échiquier politique entre Emmanuel Macron et le Nouveau front populaire. Raphaël Glucksmann aimerait bien occuper cet espace sur lequel lorgne déjà pas mal de monde, Bernard Cazeneuve notamment, ou l'ancien président François Hollande. L'eurodéputé veut "proposer une nouvelle voie à gauche". Son équipe ne s'en cache pas : "L'objectif est de prendre le pouvoir".
Sera-t-il candidat en 2027 à la prochaine présidentielle ? "Chaque chose en son temps", tempère son entourage. Le premier test sera, selon lui, les législatives. L'essayiste vise clairement une nouvelle dissolution puisqu'il se donne neuf mois pour travailler, préparer un programme, structurer son parti qui est passé de 1500 à 11 000 adhérents en quelques mois.
En parallèle, Raphaël Glucksmann veut occuper l'espace avec un tour de France qui va débuter, selon les informations, de franceinfo juste après ce week-end à La Réole, Ces déplacements ne se feront "pas forcément dans des villes", insiste son équipe. Rappelons que ses adversaires lui collent l'étiquette d'intellectuel citadin déconnecté. Raphaël Glucksmann compte retourner voir les gens rencontrés pendant les européennes, comme les agriculteurs ou les ouvriers. "Il veut aller sur les terres du Rassemblement national", lâche l'un de ses proches, "même là où il se ferait cracher dessus".
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