Le futur gouvernement de Michel Barnier est-il à la hauteur des espérances de la droite ?

Le futur gouvernement se dessine avec huit ministres dont 16 de plein exercice, avec trois LR parmi eux, mais sans Laurent Wauquiez.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Michel Barnier (G) et Laurent Wauquiez (D), le 24 janvier 2023. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Depuis la nomination d'un des leurs à Matignon, Les Républicains s'étaient mis à rêver en grand, avec un paquet d'élus qui se voyaient intégrer le gouvernement pour appliquer une "politique de droite". "Wauquiez avait donné une liste de 50 noms à Barnier", s'amuse un ami du Premier ministre. La droite montrait les muscles, ce qui avait contribué à crisper les macronistes. 

"C'est le jeu de la négociation", rappelle un député LR : vous demandez beaucoup trop au départ, avant le retour au principe de réalité. LR s'est vu proposer neuf postes par Michel Barnier : trois ministres de plein exercice, dont l'Intérieur pour Bruno Retailleau, et six ministres délégués ou secrétaires d'État. "Ça fait 20% du gouvernement, largement en dessous de notre poids au Parlement", regrette Laurent Wauquiez, car le patron de la droite à l'Assemblée revendique 180 parlementaires en comptant les sénateurs.

Les LR plutôt satisfaits

Mais à part Laurent Wauquiez, le reste du parti est plutôt satisfait car la droite républicaine, c'est 47 élus à l'Assemblée en juillet dernier, moitié moins que les macronistes. "Ça ne pouvait pas être un gouvernement LR", admet un député et puis, "on a le Premier ministre, ça compte pour quatre ministres !", explique un autre. Résultat avec 10 postes au gouvernement, en comptant le premier d'entre eux, "c'est déjà pas mal", se félicitent les uns, "c'est bien payé vu notre poids", reconnaissent les autres.

Et Laurent Wauquiez ne sera donc pas ministre. Michel Barnier lui a proposé Bercy, mais il a refusé. "Depuis le début, j'ai dit qu'entrer au gouvernement n'était pas mon obsession" : c'est ce qu'il a dit à ses troupes jeudi soir. Laurent Wauquiez va donc rester patron du groupe à l'Assemblée "pour consolider le collectif et tenir les troupes", avance un conseiller parlementaire car "on a besoin de son leadership", se réjouit un député. En réalité, il n'y avait qu'un seul poste pour lequel Laurent Wauquiez était prêt à quitter l'assemblée : l'Intérieur car, selon un député, "si jamais le gouvernement ne tient pas longtemps, Beauvau est le seul ministère où tu peux avoir un bilan en quelques semaines ou quelques mois, en faisant du Sarko, alors qu'à l'économie c'est plus difficile". A fortiori, vu la situation budgétaire du pays, "il ne veut pas se griller", explique un élu. Car l'objectif de Laurent Wauquiez reste bel et bien la prochaine élection présidentielle. Et c'est peut-être pour cette raison que Michel Barnier ne lui a pas offert la puissante place Beauvau : "Retailleau sera plus loyal" glisse un soutien du Premier ministre. En attendant, Laurent Wauquiez l'assure : "on va aider Michel dans sa difficile mission".

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