Le Rassemblement national suit de près le procès du MoDem sur les assistants parlementaires européens
Le Rassemblement national est attentif à ce qui se passe depuis le 16 octobre au tribunal correctionnel de Paris pour François Bayrou, et pour cause : le même type de procès attend Marine Le Pen. La date n’est pas encore fixée mais la triple candidate à la présidentielle est aussi renvoyée en correctionnelle avec 26 autres membres de l'ancien FN. Le parti d'extrême droite est accusé d'avoir utilisé des fonds européens entre 2004 et 2016 pour rémunérer des assistants qui travaillaient pour le parti.
Le procès du président du parti centriste fait donc un peu figure de répétition. "François Bayrou a été son meilleur avocat, il leur a fait un vrai cours de droit et de pratique démocratique", vante un des prévenus, "dans son cas comme dans le nôtre, il n'y a jamais eu de volonté expresse de détourner de l'argent public".
Un conseiller de Marine Le Pen lit tout du procès
Pour ne rien rater de ce procès des assistants parlementaires européens du MoDem certains membres du RN ont envoyé des amis avocats au tribunal histoire de voir comment se déroulent les audiences. Une sorte de mission d’observation pour faire des notes et aider le RN à préparer sa défense. Il y a aussi un conseiller de Marine Le Pen qui passe son temps sur Mediapart pour tout lire du procès. "On verra ce que les juges retiendront des débats du procès Bayrou" dit un dirigeant du RN. Son procès servira "d'alibi avant le nôtre", estime un ancien député européen frontiste : "les juges vont taper sur les doigts de Bayrou, puis se montrer impitoyables avec Le Pen, comme ça ils ne seront pas accusés de prendre des décisions politiques".
Mais ce futur procès n'inquiète pas trop le Rassemblement national. Un proche de Marine Le Pen est formel : dans les réunions c'est un non-sujet... Malgré l'inéligibilité qui pourrait menacer Marine Le Pen avant la présidentielle de 2027 en cas de condamnation. Un dirigeant du RN dédramatise : "le calendrier sera long". En clair, même si condamnation il devait y avoir, avec les recours possibles, Marine Le Pen ne serait pas forcément empêchée. "Ca n'est pas une menace, on fera face", témoigne un proche, qui rôde déjà les arguments en vue du procès : "le système tente d'éliminer une candidate, ça la fout mal".
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