Législatives 2024 : le camp présidentiel s'interroge sur la position à tenir en cas de duel RN - Nouveau Front populaire

Avec les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, une question préoccupe le camp présidentiel : que faire au second tour en cas de duels entre des candidats du RN et du Nouveau Front populaire ? Les macronistes sont divisés.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Assemblée nationale, le 17 juillet 2023. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Entre la dynamique du RN et la vaste union de la gauche, le risque pour les candidats du centre est de se retrouver privés de second tour dans de nombreuses circonscriptions, les 30 juin et 1er juillet prochain. Envoyer à l'Assemblée nationale un député pro-Bardella ou un député du Nouveau Front populaire est un dilemme qui provoque des réponses très variées chez les macronistes. L'ancien ministre Clément Beaune, figure de l'aile gauche, est un des rares à dire qu'il voterait LFI pour faire barrage au RN, car il n'a "jamais mis de signe égal entre extrême droite et extrême gauche", alors que Gérald Darmanin opterait pour le ni-ni : "ni Rassemblement national, ni LFI". Autre variante avec la ministre Olivia Grégoire, qui voterait blanc, "sauf si c'est un socialiste modéré", qui représente le Nouveau Front populaire. "Personne n'est d'accord", constate un conseiller de l'exécutif, "car sur le terrain, ils voient bien que nos électeurs ont aussi peur du Front Populaire que du Rassemblement national".

Consigne ou retrait en cas de triangulaire, au "cas par cas"

Mais toutes les composantes de la majorité actuelle ne se risquent pas à répondre à cette question, encore théorique, du choix entre RN et Nouveau Front populaire. François Bayrou qualifie cette question de "piège". Le patron du MoDem refuse d'y répondre, histoire de ne pas partir battu. Édouard Philippe ne répond pas non plus mais répondra quand la question se posera, c'est-à-dire après le premier tour. "C'est prématuré, glisse un de ses lieutenants, et de toute façon les consignes de votes, généralement les électeurs ne les respectent pas !"

Le camp présidentiel aimerait ne pas avoir à choisir et mise sur la hausse annoncée de la participation pour se hisser au second tour. Les candidats arrivés 3e peuvent se maintenir en triangulaire, s'ils recueillent au moins 12,5% de votes des électeurs inscrits. Pourtant les triangulaires amèneront une autre question tout aussi piégeuse : faut-il se maintenir si le RN est en passe de l'emporter ? "On ne peut pas se retirer, sauf à faire des deux extrêmes les partis officiels, il faudra se battre jusqu'au bout", avertissent certains dans la majorité, quand d'autres préconisent le "cas par cas", en fonction de chaque circonscription. Un cadre macroniste en revient à cette différenciation entre candidats du Nouveau Front populaire : "C'est compliqué de se retirer pour un insoumis, dit-il, alors qu'on peut soutenir des socialistes ou des écologistes". Même si le risque pour les macronistes est de s'exposer aux critiques de la gauche, sur laquelle Emmanuel Macron avait bien compté pour ses deux présidentielles face à Marine Le Pen.

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