Plan de bienveillance au travail : le maire PS de Rouen transforme la douloureuse expérience de son cancer en initiative politique
On a beau penser ce que l'on veut de la politique, c'est aussi, parfois, une affaire de vécu, d'épreuve personnelle. Le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, atteint d'un cancer, a décidé de partager la sienne, mercredi 13 novembre, dans un long message sur le réseau social X. Le maire de Rouen revient sur ces deux dernières années : le diagnostic - une tumeur cancéreuse de la vessie - le déni, la difficulté d'en parler. Immunothérapie, opération, récidive, il se livre sur toutes les étapes, et précise qu'à part ça, il va bien et s'estime chanceux de ne pas avoir de métastases.
L'élu a attendu avant de faire cette annonce, pour parvenir à en "faire quelque chose d'utile", dit-il à franceinfo. À l'occasion de la fin d'Octobre rose et de Movember, campagnes de prévention contre les cancers féminins et masculins, il confie avoir notamment été inspiré par le podcast franceinfo de notre collègue Clémentine Lecalot-Vergnaud, "Ma vie face au cancer : le journal de Clémentine". C'est une manière pour lui de briser le tabou qui pèse encore sur la maladie, mais aussi de casser l'isolement qu'elle provoque en général. S'investir pendant cette période dans ses mandats lui a permis de le combattre. D'où le lancement d'un plan de bienveillance au travail pour les agents de sa ville et de la métropole Rouen Normandie.
Un plan pour plus de bienveillance et de souplesse au travail
Ce plan consiste à mettre en place tout un système pour accueillir au mieux un employé malade, qui souhaite continuer de travailler, ou aidant, qui jongle entre son activité et la maladie d'un proche. D'après Nicolas Mayer-Rossignol, "on peut être au travail sans être performant à 300% tout le temps". Cela passe donc par plus de souplesse sur le temps de présence, par exemple, et par faire attention au moindre détail.
L'idée est de mettre le paquet sur les groupes de parole et les formations, d'apprendre aux managers à aborder le sujet de la maladie. Parfois, on ne sait pas jusqu'où en parler, s'il faut en parler. D'inciter aussi les équipes à entretenir le lien avec le collègue malade resté à la maison, à lui envoyer un petit texto pour lui dire de venir au pot de fin d'année, à celui du vendredi soir, à la cérémonie des vœux.
L'initiative concerne donc les 4 300 agents normands, mais le maire de Rouen en profite pour tenter de faire de sa ville un exemple, de son initiative une vitrine sur la politique qu'il affirme mener. Il propose déjà d'étendre son projet de bienveillance au travail aux communes de l'association France urbaine, comme Bordeaux, Montpellier ou Lille.
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