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Présidentielle 2022 : Éric Zemmour persona non grata aux côtés de Marine Le Pen

La candidate du Rassemblement national préfère éviter l'affiche commune avec l'ex-polémiste dans l'entre-deux tours de la présidentielle. Elle ne s'attend pas, non plus, à des retrouvailles avec Nicolas Dupont-Aignan.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les affiches de campagne de Marine Le Pen et Eric Zemmour à Bordeaux (Gironde) le 28 mars 2022 (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Dans le dernier baromètre Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo, Marine Le Pen se qualifierait au second tour de la présidentielle avec 18,5% des voix. Si le scénario se confirme, la candidate soutenue par le Rassemblement national aura besoin de reports de voix conséquents de ses concurrents pour espérer entrer à l'Elysée.

À ce stade, elle ne prévoit pas pourtant de s’afficher aux côtés d'Éric Zemmour après le 10 avril. Dans une boutade, son entourage répond d’abord qu’il ne voit pas "pourquoi Zemmour aurait envie de soutenir une socialiste", référence aux attaques de l’ex-polémiste qui à multiples reprises a dépeint sa rivale comme "une femme de gauche".

Evidemment, les vraies raisons sont ailleurs. Il y a d’abord, le risque d’image. Marine Le Pen estime qu’un soutien direct d'Éric Zemmour est plus encombrant qu’autre chose. Une affiche commune avec un candidat aussi sulfureux risque de mettre à mal son travail de "normalisation". Et de réactiver le front républicain. "Les reports de voix de son électorat sont déjà très bons", affirme un conseiller de Le Pen. Alors pourquoi s’embêter avec Zemmour si les électeurs sont prêts à migrer d’eux-mêmes, sans consigne de vote ?

Pas de plus-value Zemmour

Deuxième raison : le sens politique d’une telle affiche. "Il n’y a rien à négocier sur le fond avec Zemmour, juge un élu RN, qui ajoute : On ne va quand même pas reprendre sa réforme des prénoms ?"

En fait, la candidate du Rassemblement national considère qu’il n’y a pas de plus-value programmatique chez son concurrent. Rien qui caractérise ou qui vaille la mise en scène de retrouvailles. "On ne va pas aller avec lui à la 'colline du crack', balaie par exemple un soutien, allusion à ce lieu de trafic de stupéfiants situé dans le nord de Paris. Zemmour n’a pas de fief, pas de terre, pas de cause", tranche un conseiller de Marine Le Pen.

Enfin, et c'est la troisième explication, rien ne dit qu'Éric Zemmour soutienne la candidate RN au soir du premier tour. Cela vaut pour lui comme pour Nicolas Dupont-Aignan. "J’anticipe une réaction pas à la hauteur des événements", prévient déjà un cadre du RN. Idem pour Nicolas Dupont-Aignan : "Je ne le vois pas du tout dans l’état d’esprit du rassemblement", glisse un ancien de Debout la France qui a rejoint Marine Le Pen. Pour faire le plein de voix, la candidate mise plutôt sur la force de son propre discours, le 10 avril au soir. 

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