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Présidentielle 2022 : les candidats mettent le cap sur l'outre-mer

Marine Le Pen et Fabien Roussel vont battre campagne à La Réunion, tandis que Jean-Luc Mélenchon est attendu mercredi en Guadeloupe, puis en Martinique.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Marine Le Pen lors d'un déplacement à Mamoudzou (Mayotte), le 30 novembre 2016. (DAVID LEMOR / AFP)

Jean-Luc Mélenchon donnera son premier meeting mercredi 15 décembre en Guadeloupe, avant de s'envoler pour la Martinique où il tiendra une réunion publique samedi. Au même moment, Marine Le Pen et Fabien Roussel seront dans l’avion pour La Réunion. C’est ainsi devenu un rituel avant chaque élection présidentielle : autour des mois de novembre et décembre, les candidats font campagne en outre-mer. Par exemple, en novembre 2016, Marine Le Pen se rendait à La Réunion et Mayotte, avant de s'envoler pour la Guyane en décembre.

La Guyane, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel en reviennent puisqu'ils s'y trouvaient au mois de novembre. Si les candidats se précipitent outre-mer en cette période de l'année, ce n’est pas qu’une question de météo ou de températures plus douces. "C’est le moment où tu as un peu plus de temps", explique une conseillère de Fabien Roussel. Le moment où le rythme de la campagne, moins intense, permet de prévoir des déplacements d’une semaine. Ce n’est plus possible à partir de janvier. 

Il y a aussi la recherche des parrainages. Il en faut 500 pour voir sa candidature validée par le Conseil constitutionnel. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se plaignent d’une quête difficile. Il ne faut donc négliger aucune voix et aucun élu,  encore moins dans ces territoires qui ont massivement voté en 2017 pour ceux qui étaient alors présentés comme "les candidats de la colère". L'outre-mer est donc un gros réservoir d’élus : 17 maires à Mayotte, 24 à La Réunion et 32 en Guadeloupe. À ces élus s’ajoutent des conseillers départementaux, régionaux, les élus de l’assemblée de Guyane ou de Martinique... Cela représente du monde. Avant même son arrivée à La Réunion, Marine Le Pen a enregistré un nouveau soutien, celui du maire de La Plaine-des-Palmistes Johnny Payet. "Je n’exclus pas qu’il y en ait d’autres", confie un conseiller de la candidate.

Une approche programmatique

Au-delà de ces enjeux stratégiques, ces déplacements comportent surtout une réelle approche programmatique. Pour Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, trois thématiques se dégagent: la crise sanitaire, la crise sociale et la crise environnementale. Le candidat communiste, qui réclame un plan d’urgence pour les territoires d'outre-Mer, va avoir l’occasion de le décliner encore à La Réunion. L’insoumis Mélenchon va parler de sa loi d’urgence sociale, pour bloquer les prix de certains produits. Ce dernier compte aussi mettre en avant l’un de ses grands combats : faire de l’eau un bien commun. Lundi, la présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, qui l’accompagne en Guadeloupe, a saisi la Défenseure des droits sur la "violation du droit à l'eau" pour les Guadeloupéens. Plus d’un sur deux n'est pas raccordé à un réseau d'assainissement.

Quant à Marine Le Pen, elle parlera insécurité et immigration à la Réunion et Mayotte, "les nouveaux territoires perdus de la République", dit-elle. Mayotte est un département qui fait exception en France car le droit du sol y est suspendu. Un nouveau texte, prêt d’ici la fin de l’année et présenté en Conseil des ministres début 2022, va encore y restreindre les conditions d‘accès à la nationalité, pour juguler la crise migratoire. D’où l’enjeu, aussi, de la visite de Marine Le Pen cette semaine.

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