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Présidentielle 2022 : y aura-t-il une primaire à droite ?

Primaire ouverte, fermée, un sondage pour départager les candidats ou pas de primaire du tout... Les Républicains se réunissent mardi matin et essayent enfin d’y voir plus clair.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le maire LR d'Antibes Juan-les-Pins, Jean Leonetti (premier plan), en charge du processus de désignation du candidat LR à la présidentielle de 2022. Ci-contre en juillet 2021. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Ça risque d’être un tout petit peu animé", pronostique un parlementaire écouté. Animé, et dense. "C’est une semaine cruciale, à en croire un cadre du parti, parce que ça va beaucoup se parler". Ça a commencé dès lundi soir, avec un dîner entre Jean Leonetti, l’homme chargé de trouver une solution de départage, et le président du Sénat Gérard Larcher, fervent défenseur de la primaire.

Le Conseil stratégique de ce matin, l’organe le plus politique des Républicains, a été l’occasion de constater une nouvelle fois qu’il n’y a pas de consensus sur la méthode de départage. Mercredi matin, c’est toute l’équipe dirigeante de LR, un cénacle plus large, qui fera le même constat. "On commence à ressentir de la tension, explique l’entourage de Leonetti, parce que chacun a monté son clan." 

Quatre options sur la table

Il y a quatre groupes. Ceux qui souhaitent une primaire fermée - seuls les militants votent -, avec cet argument : il y a moins de risque d’être infiltrés par des partisans d’Eric Zemmour ou par des trouble-fête venus de la gauche ou d’ailleurs. Vous avez les partisans d’une primaire ouverte, élargie aux sympathisants. Solution prônée notamment par Valérie Pécresse. L’avantage de cette méthode : un corps électoral plus large, plus représentatif de la diversité de la droite. Il y a ensuite la méthode Jacob : un sondage pour départager les candidats. Quatrième option : pas de primaire, la sélection naturelle. Chacun s’élance dans la campagne, essaye de convaincre et de rallier à lui des soutiens, et en janvier, les moins bien placés s’effacent devant le favori.

Les adversaires de la primaire entendent donner de la voix

Des échanges que franceinfo a eus ces dernières heures avec des dirigeants LR, peu défendent encore l’idée d’une primaire. "Larcher est un peu seul dans ce combat, regrette un cadre du parti. Il n’y a que lui et les candidats qui la souhaitent." Le même regrette le silence d’un Laurent Wauquiez, ou d’un Bruno Retailleau, deux grands élus qui s’étaient prononcés à l’été pour un système de départage… avant de se retrancher dans le silence.

A l’inverse, les adversaires de la primaire, eux, vont donner de la voix. "D’ici au 25 septembre, je ferai campagne à mort contre", confie une ancienne ministre. Pourquoi le 25 septembre ? Parce que c’est la date à laquelle LR consultera ses militants sur ce qu’il convient de faire - primaire ou non. En interne, tout le monde s’attend à ce qu’ils la rejettent. Mais Jean Leonetti a peut-être une dernière carte à jouer : la carte Sarkozy. Le maire d’Antibes déjeune ce mercredi avec l’ancien président. Et espère un mot de sa part. "Une sortie de Nicolas Sarkozy sur la primaire, ça compte", souffle un partisan de Valérie Pécresse.

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