"C'est le seul de sa génération avec les Stones à remplir les stades encore aujourd'hui" : après 60 ans de carrière, quel est le secret de Paul McCartney ?

L'ancien Beatles est attendu à Paris pour deux concerts les 4 et 5 décembre. À 82 ans, celui qui a débuté sa carrière trois ans après Elvis Presley continue d'être une icône mondiale.
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Paul McCartney le 15 octobre 2024 à Sao Paulo, au Brésil. (MIGUEL SCHINCARIOL / AFP)

Deux concerts de près de trois heures en deux jours, devant 80 000 personnes, et cela à 82 ans. Paul McCartney est de retour à Paris pour deux soirées très attendues mercredi 4 décembre et jeudi 5 décembre à La Défense Arena. 

L'artiste étire sa carrière sur plus de 60 ans et fait toujours l'actualité avec de la musique, des livres et des documentaires. franceinfo a tenté de percer les secrets de réussite (et de longévité) de Paul McCartney.

Un mythe savamment entretenu

Une séquence a beaucoup marqué : en 2018, l'animateur télé James Corden invitait Paul McCartney dans sa fameuse séquence "Carpool Karaoke", devenue rapidement l'une des plus regardées sur Youtube. Au volant, à travers Liverpool, il revient sur des lieux familiers.

Seul, James Corden finit dans un bon vieux pub, demandant aux clients de mettre de la musique sur le juke-box posé dans un coin. Soudain, le rideau s'ouvre : l'ancien Beatles, en chant et en os, apparaît devant des clients médusés, parfois en larmes. Paul McCartney en simple chanteur de retour sur ses terres, d'une simplicité désarmante, affable avec les foules omniprésentes. Il faut voir là-dedans une certaine réalité ainsi qu'un mythe savamment entretenu.

Pourtant, ce n'était pas gagné. Les Beatles restent encore le plus grand des groupes, malgré une histoire plutôt brève achevée en 1970. La séparation a été compliquée, et la mort de John Lennon en 1980 encore plus. "Ce qui s'est passé c'est qu'en 1988 c'était Saint John. Il n'y en avait que pour John Lennon qui était mort huit ans avant", explique Hervé Bourhis, scénariste et dessinateur, notamment du "Petit Livre Beatles".

"Il y avait un film qui était sorti, et Paul était vraiment le gentil qui faisait des gentilles chansons pour grand-mère et le vrai rockeur c'était John qui avait eu une vie passionnante, qui était mort jeune, c'était le Christ."

Hervé Bourhis

à franceinfo

"Il est actif dans la musique depuis 1957, Elvis avait commencé trois ans avant", rappelle Hervé Bourhis, "c'est un spectre temporel considérable, unique. C'est le seul de sa génération avec les Stones à remplir les stades encore aujourd'hui."

Pas de place au hasard

Depuis, davantage que Ringo Starr, l'autre survivant, c'est bien Paul McCartney qui est devenu l'emblème vivant des Beatles, le génie parfois décrié, auteur pourtant de certaines des plus belles chansons du groupe. Il y a aussi le business : pas une année sans un nouveau documentaire, catalogue racheté par Disney. Le dernier, "Beatles '64" sur la première tournée américaine est d'ailleurs sorti il y a quelques jours, sans oublier des rééditions en pagaille, des morceaux inédits...

"Il n'y a jamais eu de place pour le hasard avec Paul McCartney. Il faut que les musiques soient parfaites, que les chansons soient parfaites. Dans les concerts, il y a des chansons qu'on va plus entendre en France comme Michelle. Aux Etats-Unis il y a forcément All My Loving parce que c'est la première chansons que les Américains ont entendue en 1964 à la télé. Tout ça, ça va être calculé au millimètre près."

À 82 ans, il est embarqué dans une nouvelle tournée mondiale adaptée à chaque continent. Tout cela fait de lui, et de loin, le chanteur le plus riche de son époque. Son génie inspire encore toutes les générations, tous les musiciens ou presque.

Patrimoine mondial

"C'est très inspirant pour tous les artistes, cette capacité de maintenir une telle intégrité, un tel niveau de performance et d'intensité même à l'âge légèrement avancé de 82 ans", avance notamment Alex Kapranos, rock star et leader du groupe Franz Ferdinand.

"Il a toujours été présent dans ma vie, ma mère était obsédée par les Beatles, comme ma femme ou mon fils qui les écoute tout le temps. Et puis, quand j'ai commencé la guitare, je jouais leurs chansons avant de comprendre que, puisque je ne pouvais pas bien les jouer, je devrais écrire les miennes, pour éviter qu'on me dise que je les joue mal."

Alex Kapranos

à franceinfo



Ces dix dernières années, McCartney a aussi sorti deux albums solo de très bonne qualité. Il joue avec son image en interview, dans des pubs, cultive sa simplicité en empruntant souvent le train ou le métro, sans aucun garde du corps... Et puis il y a les chansons : avec les Beatles, avec les Wings, en solo.  Plus que jamais, Paul McCartney appartient au patrimoine mondial.

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