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Reportage
"On a intérêt à conserver un maximum d'emballages plastiques" : visite d'une usine de recyclage de la Côte-d'Or
Dans l'usine de recyclage Plastipak de Sainte-Marie-La-Blanche, près de Beaune, les bouteilles arrivent compressées sous forme de ballots. 160 tonnes sont déposées chaque jour ici sur la zone de stockage. Les bouteilles en plastique PET ont été sélectionnées dans les centres de tri, mais il faut encore trier pour éloigner les éléments indésirables, explique Jérémie Manigaud, le responsable de production. "Les indésirables, ici, ça va être le PET trop coloré, le vert, le rouge que l'on va séparer pour donner une autre filière à cette matière-là. Ça va être aussi tout ce qui n'est pas du PET et ces matériaux vont être valorisés".
Ces matériaux peuvent être les bouchons réutilisés pour fabriquer des équipements automobiles. Les bouteilles, elles, sont nettoyées, broyées, fondues dans un vacarme assourdissant. Les machines rejettent alors des granulés qui vont servir à fabriquer ce que l'on appelle des "préformes". Ce sont des embryons de bouteilles, mais ils ne sont pas forcément 100% recyclés. Il faut parfois injecter du plastique vierge. "Aujourd'hui, on va dire qu'on est à un peu plus de 40% de résine recyclée sur l'ensemble des produits, sachant qu'il y en a qui vont avoir 0%, d'autres 100%. La résine recyclée est un peu plus chère. On parle de 10-20% d'écart de prix entre la résine vierge et la résine recyclée. Maintenant, l'empreinte carbone est beaucoup moindre", fait valoir Jérémie Manigaud.
Un système de collecte insuffisant
Et c'est là l'une des limites du recyclage lié à une collecte insuffisante, selon le directeur du site de Plastipak, François Nicolas. "Ça surprend toujours, mais on n'a pas assez de bouteilles. On a un taux de collecte en France qui n'est pas aussi bon qu'en Allemagne ou dans les pays du Nord, parce qu'on a un système de collecte qui n'est pas assez efficace, justifie-t-il. Du coup, on va s'approvisionner en complément ailleurs."
"On prend tout ce que l'on peut sur le marché français et on va chercher ailleurs en Europe."
François Nicolas, directeur du site de Plastipakà franceinfo
Il faut donc importer des bouteilles usagées pour répondre aux commandes des clients comme Coca-Cola ou Danone, pointés du doigt pour leur manque de sobriété. "La sobriété, on est tous d'accord", convient François Nicolas.
"Mais pour pouvoir faire un contenant et mettre par exemple de l'eau dedans, si vous prenez l'exemple de Danone, le plastique reste le matériau qui emprunte le moins de matière et d'énergie à notre planète, défend-il. Dès qu'on passe sur d'autres matériaux, c'est plus énergivore. Donc on a intérêt à conserver un maximum d'emballages plastiques, mais à leur donner une seconde vie". Plus d'un milliard de bouteilles en plastique plus ou moins recyclé sortent ainsi chaque année de cette usine.
Un vrai défi. Sur la planète, près de 400 tonnes de déchets plastiques sont récoltées chaque année dont 90% ne sont pas recyclées. En France, chaque habitant en consomme à peu près 70 kilos par an. À peine à quart est recyclé.
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