Témoignages
Cessez-le-feu au Liban : "On n'arrivait plus à dormir", confient des membres de la communauté franco-libanaise à Paris

Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur mercredi matin après plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte. Dans le sud de Paris, les clients d'un restaurant libanais se réjouissent de cette trêve et espèrent qu'elle va se poursuivre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une personne avec un drapeau libanais lors d'un rassemblement pour le Liban, à Paris, France, le 20 octobre 2024. Photo d'illustration. (BASTIEN OHIER / HANS LUCAS / VIA AFP)

Le cœur d'Ayman se partage entre le Liban où il est né, et la France où il est arrivé en 1976 en pleine guerre civile au Liban. "France et Liban, c'est pour moi la même chose, indique Ayman. Donc on a un œil sur notre travail et nos occupations quotidiennes et une oreille sur ce qu'il se passe."

L'annonce du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah mardi 26 novembre, il s'en réjouit avec prudence et avec une pensée pour ses confrères médecins libanais tués par des frappes israéliennes. "C'est une trêve pour tenter d'appliquer une résolution qui a déjà été votée par les Nations unies et acceptée par tout le monde", poursuit Ayman.

"Je suis soulagé, on ne peut pas dire autre chose et on croise les doigts. On va les garder croisés et j'espère vraiment que la communauté internationale va s'impliquer à fond et peser de tout son poids pour que cette trêve se transforme en paix."

Ayman, medecin franco-libanais

à franceinfo

Toujours accroché à son portable, Samir fait défiler une multitude de photos de son village en ruines situé dans la vallée de la Beccah. "On a vécu des périodes difficiles, explique Samir. Nos parents, nos villages sont sous le feu tous les jours, tous les soirs, toutes les nuits... On n'arrivait pas à dormir." Le serveur d'une trentaine d'années est aussi plein d'espoir : "C'est une petite lumière qui va au moins nous faire décrocher de nos téléphones. Maintenant, on espère que ça va s'arrêter carrément."

"Mon espoir de paix dans la région, il est très minime"

Cette trêve de 60 jours et à condition que le Hezbollah ou toute autre faction armée s'abstiennent de mener toute offensive contre Israël fait aussi réagir Salam, un ingénieur : "On ne fait pas confiance tout simplement à l'État d'Israël. Non, pour moi, ça reste un ennemi. Donc, malheureusement, mon espoir de paix dans la région est très minime. On sait très bien, on l'a vécu qu'avec Israël, c'est très compliqué car Israël n'accepte pas de traiter à égal les autres. Et nous, on n'accepte pas d'être sous traités."

Son frère Tony intervient : "Toutes forces qui résistent contre l'occupant d'un pays, c'est une résistance. Tout le monde a vu les crimes de guerre qu'ils ont fait partout en Palestine, à Gaza."

Il estime que le cessez-le-feu au Liban doit conduire à un autre : l'arrêt des combats dans la bande de Gaza. Seule condition d'une paix globale durable, selon lui.

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