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Covid-19 : au Brésil, en Italie et au Royaume-Uni, l'épidémie divise le monde du foot

Dans Le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir tout ce qui se fait ou se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui, nous nous penchons sur les débats suscités par les règles sanitaires observées par les clubs de foot et les sélections nationales, au Brésil, en Italie et au Royaume-Uni.

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Le guardien de la Juventus de Turin discute avec son staff le 4 octobre 2020. La rencontre avec Naples n'a pas pu avoir lieu car les joueurs napolitains de ne sont pas présentés en raison de l'épidémie de Covid-19. (VINCENZO PINTO / AFP)

L'équipe de France de football affronte mercredi 7 octobre l'Ukraine dans le cadre d'un match amical. Léo Dubois, le défenseur de Lyon, testé positif au Covid-19 et placé à l'isolement, a été remplacé. Entre risque sanitaire et compétition sportive, les pays du ballon rond ont des règles très différentes, ou pas de règle du tout. Direction le Brésil, l'Italie et le Royaume-Uni.

Au Brésil, un club pousse à la reprise, envers et contre tous

Au pays du football aussi, le Covid-19 pose de sérieux problèmes. Les équipes de football brésiliennes se sont même fortement opposées au sujet de la reprise du championnat. Le club star Flamengo, de Rio de Janeiro, qui a tout remporté cette saison, a fait un fort lobby pour que les matchs reprennent au plus vite. Et puis catastrophe, le 23 septembre dernier, sept joueurs de l’équipe sont testés positif au covid en Équateur lors de la Coupe Libertadores contre le Barcelone SC. Depuis, la situation ne cesse de se compliquer pour l’équipe carioca.

Au total, 38 personnes du Flamengo, dont 19 joueurs, ont été testés positifs au coronavirus. Le club, sans équipe, a d’abord essayé d’annuler le match disputé dimanche contre Palmeiras. Le club de Sao Paulo a refusé tout comme la confédération brésilienne de football. Il faut dire que Flamengo avait bien énervé ses pairs ces derniers mois, en poussant à la reprise du championnat et en minimisant les risques. Le club de Rio avait même repris les entraînements alors qu’ils étaient encore interdits, refusant d’écouter la confédération.

La confédération, tout comme la justice ne lui ont pas fait de cadeaux puisqu'elles ont refusé d’annuler le match. La décision fera donc jurisprudence à partir de ce week-end des 10 et 11 octobre. Les équipes devront jouer avec leurs joueurs remplaçants quand il y a des malades, y compris si l’équipe entière est décimée comme on l’a vu.

En Italie, un débat sportif, judiciaire et politique

La Série A a été secouée dans la soirée du dimanche 4 octobre par le match avorté entre la Juventus de Turin et le Napoli. Les joueurs napolitains ne se sont pas présentés au coup d’envoi à cause de plusieurs cas de Covid-19 au sein de l’équipe. Ils risquent de perdre sur tapis vert. Au-delà de l’enjeu sportif en vue du championnat entre deux des principales formations, ce sont bien les règles sanitaires prises dans le football italien qui font débat. Et cette affaire pourrait faire jurisprudence pour la suite de la saison. 

Cette affaire soulève une question principale : qui est compétent pour autoriser ou interdire à une équipe de se déplacer et de disputer un match ? l’agence régionale de santé, la Ligue de football ou le ministère de la santé ? L’agence de santé de Campanie, dont dépend Naples, a interdit aux joueurs de se rendre à Turin. Or, le règlement de la Ligue de football prévoit que, même en présence de cas de Covid dans le club, à partir du moment où une équipe est en capacité d'aligner treize joueurs dont un gardien, elle est autorisée à disputer la rencontre. Ce qui était le cas de Naples. L'équipe avait demandé le renvoi du match, ce qu’a refusé la Juventus, se basant sur les règles de la ligue.

Du point de vue sportif, c’est au juge sportif de la Ligue de trancher le litige et de savoir si le match sera joué, ou plutôt rejoué ou si les Bianconeri empocheront bien les trois points de la victoire. Mais l'affaire napolitaine a pris un tournant politique, le ministre des Sports ayant choisi de donner son avis. Pour Vincenzo Spadafora, le protocole en vigueur est valide, il est bon et il doit être respecté avec le maximum de rigueur. C’est ce qu’il a déclaré lundi 5 octobre, après avoir rencontré le président de la fédération italienne de football. Pas question apparemment de faire des exceptions pour le sport au moment où le gouvernement s’apprête à prendre de nouvelles mesures pour faire face à une éventuelle seconde vague.

Les cas de joueurs de la Juventus qui ont rejoint leur sélection nationale et qui n’ont donc pas respecté une procédure d’isolement à cause de deux cas de covid dans le club seront ainsi signalés à la justice.  Et parmi ces joueurs qui ont rompu l'isolement on retrouve la star Cristiano Ronaldo. Pas de privilège donc pour les footballeurs. Pour le moment. 

En Angleterre, des joueurs nationaux peu raisonnables

En Angleterre, les footballeurs internationaux ont bien du mal à se plier aux règles anti Covid-19. Le sélectionneur de l’équipe nationale a décidé de se priver de trois joueurs, jeudi 8 octobre, pour le match amical face au Pays de Galles. Trois joueurs au comportement imprudent. Samedi 3 octobre, Tammy Abraham, l'attaquant du Chelsea FC, fêtait ses 23 ans. Ses proches avaient décidé de lui organiser une fête surprise. Quand il est rentré chez lui, il y avait sa famille, ses amis. Ils étaient bien plus que six, le nombre maximum autorisé pour des rassemblements dans toute la Grande Bretagne. Et parmi les convives figuraient deux autres internationaux : Ben Chilwell et Jadon Sancho. 

Ça aurait pu ne pas se savoir mais au pays de la presse tabloïd, ce genre d’événement reste rarement secret. C’est donc le Sun qui a publié les photos. Les footballeurs se sont excusés, ils ne savaient pas, disent-ils, qu’il y aurait autant de monde. Les trois hommes étaient sélectionnés pour le match de ce jeudi mais Gareth Southgate a décidé de les écarter. Le sélectionneur est visiblement furieux de leur légèreté.

Ce n’est pas la première fois que des internationaux anglais ne respectent pas les restrictions. Il y a un mois, l’Angleterre joue en Islande, victoire anglaise 1/0. Phil Foden et Mason Greenwood jouent pour la première fois pour leur pays. Dans la foulée de la rencontre, ils invitent deux islandaises à l’hôtel et passent la nuit avec elle. Alors que l’équipe est censée rester dans une bulle, n’entrer en contact avec personne. Au matin, ils sont exclus du groupe. Et Gareth Southgate, le selectionneur, a décidé de ne pas les convoquer cette fois-ci, il se prive de deux jeunes talents mais il veut faire un exemple.

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