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Covid-19 : comment le Mexique, le Pérou et le Brésil font face à la seconde vague ?

Dans le Club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se fait ou se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui direction le Mexique, le Pérou et le Brésil où la crainte d'une seconde vague épidémique de Covid-19 est de plus en plus grande.

Article rédigé par franceinfo - Emmanuelle Steels, Anne Vigna et Samson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Dans le centre-ville de Mexico qui connaît une grande concentration de cas de Covid-19, le 13 décembre 2020. Photo d'illustration. (PEDRO PARDO / AFP)

Alors que la France a levé en partie son confinement mardi 15 décembre, les mesures sanitaires sont alourdies dans de nombreux pays européens, en particulier en Allemagne et aux Pays-Bas en raison d'une forte hausse des contaminations en cette fin d'année. L’Amérique du Sud, où l’épidémie de Covid-19 a déjà fortement frappé le continent, est aussi touchée par une seconde vague épidémique. Direction le Mexique, le Pérou et le Brésil.

Au Mexique, une flambée des contagions dans la capitale

Le pays atteindra bientôt le seuil des 120 000 morts en raison de la pandémie de Covid-19. Lundi, le président Andrés Manuel López Obrador, qui avait été accusé par le passé de ne pas prendre la pandémie au sérieux, a exhorté les Mexicains à rester chez eux, à ne pas sortir au moins jusqu’après Noël afin de limiter les possibilités de contagions. Mais le message n’est pas encore parvenu clairement aux Mexicains, qui vaquent à leurs occupations. Dans les rues du centre-ville de Mexico on observe une foule habituelle en cette époque de l’année mais surprenante dans le contexte actuel.

La capitale connaît la plus grande concentration de cas de Covid-19. La maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, parle d’urgence. Il faut absolument freiner les contagions selon elle. Mais il n’y a pas de mesures contraignantes pour les habitants : tous les déplacements sont autorisés, les commerces, les restaurants, les cafés sont ouverts. Ce qui envoie un message équivoque à la population et n’incite pas forcément les Mexicains à rester cloîtrés chez eux.

Il y a néanmoins une mesure originale qui a été adoptée dans la capitale et dans plusieurs villes du pays : les limitations imposées à la vente d’alcool. Cela en dit long sur la crainte des autorités de voir proliférer les fêtes, notamment les traditionnelles "posadas" qui sont organisées durant la période qui précède Noël. La vente d’alcool est interdite le soir et durant tout le week-end dans les quartiers les plus peuplés de la capitale pour éviter les réunions dans des lieux privés jusqu’à une heure avancée de la nuit. Ensuite, pour briser les chaînes de contagion, la capitale a opté pour une politique de dépistage plus énergique. Globalement, le Mexique réalise extrêmement peu de tests, beaucoup moins que les autres pays d’Amérique latine et, à titre d’exemple, dix fois moins que la France, qui a la moitié de la population du Mexique. La capitale veut renverser cette tendance et les tests gratuits sont désormais plus accessibles pour les habitants.

Au Pérou, la crainte d’un deuxième vague

Le Pérou a été l’un des pays les plus sévèrement touchés par la pandémie de coronavirus avec notamment un taux de mortalité extrêmement élevé. À huit jours de Noël, c’est le régime de la douche écossaise. Le gouvernement a récemment commencé à alléger les mesures de confinement. En novembre par exemple, les autorités ont annoncé que les centres commerciaux, les restaurants allaient pouvoir recevoir plus de monde, donc  il y avait l’espoir de fêtes de fin d’année presque normales. Mais depuis peu, les chiffres s’aggravent et font craindre l’arrivée d’une deuxième vague. Selon le ministère de la Santé, près de 40% de la population de Lima et du port du Callao, a des anticorps contre le Covid-19, donc a été exposé au virus. C’est considérable, c’est même plus de 50% pour les personnes les plus pauvres, cela rappelle que près de 37 000 personnes sont mortes officiellement à cause du coronavirus au Pérou mais ce n’est pas suffisant pour permettre ce que les scientifiques appellent l’immunité de groupe. Une grande partie de la population de la capitale est encore susceptible d’être contaminée.
 
Le Collège médical du Pérou doit recommander mercredi au gouvernement d’en revenir à une quarantaine totale entre le 22 décembre et le 6 janvier car la population respecte de moins en moins les gestes barrières. Du coup, la mairie de Lima a décidé de limiter à nouveau le nombre de personnes autorisées à fréquenter les centres commerciaux où les cas de Covid-19 se multiplient. On ne sait pas encore si le gouvernement reviendra sur les mesures d’allègement du confinement avant ou après les fêtes mais les gens sont d’autant plus inquiets que la date d’arrivée des vaccins au Pérou n’est pas claire.

Au Brésil, la "fin de la pandémie" est proche pour Bolsonaro malgré la hausse des cas

On assiste bien dans le pays selon les scientifiques à une deuxième vague avec hausse des contaminations et plus de 182 000 décès. Mais pour le président Jair Bolsonaro, le pays approche au contraire de la fin de la pandémie. Une affirmation du président sans lien avec la réalité, juste au moment où les scientifiques confirmaient que la courbe des contaminations repartait à la hausse il y a une semaine : "On vit la toute fin de la pandémie. Notre gouvernement, si on prend en compte les autres pays du monde, a été celui qui s’en est le mieux sorti, ou l’un de ceux qui s’en est le mieux sorti, en ce qui concerne l’économie."  Sur l’économie, le gouvernement brésilien n’a rien fait d’innovant si ce n’est refuser tout confinement aujourd’hui comme il y a huit mois

Au Brésil, tout reste ouvert, hormis quelques exceptions, où maires et gouverneurs prennent des mesures. Les bars, les restaurants, les boîtes de nuit ou encore les cinémas sont ouverts. L’activité touristique risque d’augmenter dès lundi prochain avec le début officiel des vacances d’été dans l’hémisphère Sud. Malgré les conséquences économiques, Rio a quand même annulé la fête du réveillon où près d’un million de personnes sont normalement concentrées sur la plage. Avec cette annulation, la ville perd près de 2 milliards d’euros et 150 000 emplois selon une récente étude. 

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