Fashion Week : à Milan, les créateurs Italiens, Japonais et Sud-africains sont particulièrement scrutés
Ce sont 56 défilés qui doivent se tenir du 20 au 26 février lors de la Fashion Week de Milan, en Italie, où le secteur de la mode est très important pour l'économie. Ces défilés vont présenter les collections femme automne hiver et seront particulièrement scrutés par les médias nippons qui s'intéressent aux créateurs et aux mannequins japonais sélectionnés pour défiler. La Fashion Week fait aussi la part belle aux créateurs africains avec l'Afro Fashion Week, où les créateurs Sud-Africains sont de plus en plus présents.
La mode, le "pétrole" italien
Le secteur de la mode, au sens large, fait travailler 1,2 million de personnes. La moitié dans l'industrie et l'autre dans les services. Il représente 5% de la richesse nationale, mais est en baisse puisqu'il était à 8% avant les années Covid. Une période difficile pour ce secteur qui est composé de beaucoup de petites entreprises. Le plus difficile semble passé, puisque le chiffre d'affaires était en hausse de 4% en 2023, bien plus que la croissance de l'Italie en général.
La Fashion Week de Milan est aussi, et plus que les autres, un grand rendez-vous commercial qui ouvre ses portes à tous les segments de la mode et pas seulement le haut de gamme. L'Italie a des marques à tous les niveaux de la mode, des doudounes Moncler aux sous-vêtements Calzedonia, en passant par les chaussures Ferragamo.
Un lien particulier avec la France
Si beaucoup de grands noms de la mode sont italiens, beaucoup, également, appartiennent aux deux géants français, comme Bulgari chez LVMH et Gucci chez Kering. En forçant le trait, on pourrait dire que les producteurs sont en Italie et les marques en France.
Dans le même temps, la France était le premier pays d'exportation de la mode italienne en 2023, devant l'Allemagne et les États-Unis. Cela tombe bien, puisqu'après la Fashion Week de Milan, commencera celle de Paris.
La Fashion Week, une reconnaissance essentielle au Japon
Les défilés de mode pour les Japonais, ce sont d’abord et avant tout ceux qui se déroulent à l’étranger, d’abord à Paris. Il est amusant de voir à quel point les médias nippons s’intéressent aux créateurs, mais aussi aux mannequins japonais sélectionnés pour défiler à Paris, Milan, Londres ou New York.
Il y a quelques années, la styliste japonaise Junko Koshino, une sorte de Coco Chanel du Japon, rappelait que le graal pour elle et ses alter ego de l'époque, qui ont émergé dans les années 1970, feu Kenzo Takada, Issey Miyake, Yohji Yamamoto ou Kansai Yamamoto, était de présenter leurs collections à Paris. C'était la condition sine qua non pour une reconnaissance dans leur pays.
Une pensée toujours vraie aujourd'hui
Dans l'esprit de beaucoup de Japonais, les passages obligés pour se distinguer dans la mode restent Paris, Milan, Londres et New York. Il faut avoir eu son défilé dans l'une de ces villes, pour être reconnu au Japon. Par exemple, le chanteur, pianiste et batteur japonais Yoshiki, qui lance sa collection cette année à Milan, l'a annoncée à Paris et a même nommé sa nouvelle société Maison Yoshiki Paris.
Vus du Japon, la mode, le prêt-à-porter ou la haute couture sont depuis toujours associés à la France. Il y a un signe égal entre les mots élégance et France, même si les couturiers français ont souvent eux aussi cherché l'inspiration au Japon.
Les couturiers Sud-Africains de plus en plus courtisés
Les grandes marques et les célébrités n'hésitent pas à aller chercher les Sud-Africains, comme le créateur Thebe Magugu, premier Africain à recevoir le prix LVMH des jeunes créateurs en 2019. Aujourd'hui, il dessine des collections pour Adidas ou pour les doudounes Canada Goose. Des stars comme Rihanna, Miley Cyrus ou Charlize Theron portent ses vêtements.
La mode africaine, "ce n'est pas que le wax ou les imprimés", fait remarquer Thebe Magugu. Les Sud-Africains tendent un pont entre tradition et modernité et ça fonctionne, puisqu'après Thebe Magugu, le prix LVMH a mis en lumière d'autres créateurs, comme la Sud-Africaine Sindiso Khumalo en 2020, puis le créateur Lukhanyo Mdingi en 2021. Au pays de Nelson Mandela, les couturiers osent, comme Mandela lui-même, précurseur de la mode, qui portait d'emblématiques chemises à motifs floraux et à texture satinée. Elles sont encore très portées aujourd'hui en Afrique du Sud par les hommes politiques qui veulent lui ressembler.
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