Feu de forêts : les gigantesques incendies au Canada et à Tenerife sont toujours actifs
Au Canada, la saison des feux a commencé tôt en avril et a touché la plupart des régions de cet immense territoire. À l'heure actuelle, la forêt n'a pas fini de brûler car il reste encore quelques centaines de foyers d’incendie, particulièrement dans le nord de la Colombie-Britannique dans l’ouest du pays, mais aussi dans le Nord canadien. Aucun n'a en revanche provoqué des évacuations de personnes.
Cette saison des feux est celle de tous les superlatifs. Quelque 18 millions d’hectares de forêt sont partis en fumée, soit l’équivalent de la superficie de la Syrie. Des centaines de milliers de personnes ont été évacuées dans plusieurs provinces. De plus, il y a eu près de 500 mégatonnes de carbone relâchées dans l’atmosphère. Cette quantité énorme s’explique par l’ampleur et la durée des incendies qui ont commencé en avril pour finalement se poursuivre jusqu’en septembre, mais aussi par la nature de la forêt du Nord. Cet écosystème séquestre plus de CO2 que les forêts du Sud. En s’échappant, ce carbone pourrait donc contribuer à aggraver le réchauffement et les changements climatiques.
Une situation qui pourrait se reproduire
Les services de lutte anti-incendies ont pris conscience qu'il leur faut davantage de forces sur le terrain, puisqu'au plus fort des incendies ils ont manqué de personnel pour juguler ces gigantesques incendies et protéger les villes et villages forestiers, particulièrement au Québec. Cependant, cette saison d’enfer pourrait bien se reproduire dans un proche avenir parce que les spécialistes anticipent d’autres températures élevées et un manque d’humidité en forêt, des conditions qui favorisent les feux.
Si auparavant les grands incendies touchaient surtout l’Ouest canadien en proie à des températures élevées, le même phénomène s’attaque maintenant au centre et l’est du pays. Conscients de ces risques, certaines communautés bâtissent déjà des tranchées pare-feu, ou veillent à ce que les terrains des maisons soient sans broussailles. Le fait de planter des arbres feuillus plutôt que des sapins ou des résineux retardent le feu aussi. Il faut donc s’adapter à nouvelle réalité et apprendre à vivre avec le feu.
Sur l'île de Tenerife, l'incendie n'est pas officiellement éteint
Cet incendie démarré en août dernier n'a jamais été déclaré éteint. Il avait simplement été considéré "stabilisé" le 24 août, puis "sous contrôle" le 11 septembre. Mais début octobre, il est repassé à un niveau 2 de dangerosité sur une échelle de 3. Enfin, il est tout de même redescendu à un niveau de dangerosité zéro mardi 24 octobre. De la fumée sort encore du sous-sol, mais elle rencontre une terre humide, donc sans risque de reprise.
Le roi et la reine d'Espagne étaient justement en visite sur l'île ce 24 octobre pour apporter le soutien et la solidarité des Espagnols. "Cet incendie tellement vorace qui a commencé le 15 août dernier a touché 12 000 hectares. De très nombreux bâtiments et des maisons, ont été touchés, mais le plus important, c’est que la vie a été préservée", a déclaré le roi Felipe lors d'une cérémonie d’hommage aux pompiers et aux professionnels de la lutte anti-incendie.
Le défi de s'adapter aux feux
Les autorités locales ont lancé un projet qui s’appelle "Tenerife renace", Tenerife renaît en français, et qui doit encadrer les actions de restauration environnementales des zones touchées. Il s'agit là de quatre ans de travail au cours desquels devront être canalisées toutes les aides reçues, tant les dons de particuliers que les apports d’entreprises et d’administrations. L’administration de l’île, en particulier, a prévu d’investir 29 millions d’euros pour éviter chutes d’arbres et glissements de terrains à cause de l’érosion provoquée par les flammes.
Les communes de l'île se préparent aussi à revivre ces incendies, puisque selon le maire d'une de celle-ci, les grands incendies se produisaient avant tous les six ou sept ans, dorénavant c’est tous les ans ou presque. Les communes ont surtout une revendication commune, celle de l’implantation d’une base aérienne fixe su l’archipel, pour accélérer ainsi le déploiement de Canadairs lorsqu’un feu commence à devenir menaçant.
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