Le président turc Erdogan en visite en Hongrie pour rencontrer son allié Orban
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, rencontre son homologue hongrois, Viktor Orban, à Budapest pour célébrer, lundi 18 décembre, les 100 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Les deux dirigeants ont en commun la pratique d’un pouvoir fort qui muselle la presse et l’opposition, mais ils se distinguent aussi par leur amitié pour le président russe Vladimir Poutine.
Un contrat important vient d’être signé entre les deux pays : Budapest va acheter à la Turquie 300 millions de m3 de gaz. Rappelons que la Hongrie en est un grand consommateur puisque les deux tiers des Hongrois se chauffent au gaz, et surtout au gaz russe. La Hongrie en importe déjà via le gazoduc Turkstream, qui transite par la Turquie. Avec ce nouveau contrat, Budapest renforce sa sécurité énergétique et s’assure de voir ses besoins couverts, si jamais l’hiver était très rude.
Pour Orban, Erdogan est un modèle
Pour le Premier ministre hongrois, le président turc est un modèle. Quand Viktor Orban a prononcé son fameux discours en 2014, où il disait clairement qu’il voulait bâtir un État illibéral, c’est-à-dire un État autoritaire, il a cité deux pays sources d’inspiration : la Russie et la Turquie. Aux yeux du dirigeant hongrois, la Turquie incarne la croissance, la réussite économique, et le président Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans, est un exemple de longévité politique que Viktor Orban espère bien imiter. On l’a vu, ces deux politiciens ont pas mal de points communs. Avec leur côté énergique, ce sont des négociateurs inflexibles quand ils ont une idée dans la tête. Ces deux dirigeants à poigne se ressemblent à tel point que Donald Trump les a confondus et récemment évoqué "Viktor Orban, le président turc".
S’ils ne partagent pas des convictions similaires sur tous les dossiers du moment, la guerre à Gaza notamment, Orban et Erdogan cultivent ostensiblement une relation privilégiée avec le maître du Kremlin. Le Premier ministre hongrois fréquente régulièrement Moscou quand le président turc s’est vu salué par son homologue russe lors de sa grande conférence de presse. Vladimir Poutine a même assuré qu’il se rendrait dès le début de l’année prochaine en Turquie.
La Turquie se réjouit de la future présidence hongroise de l'UE
Tous deux n’aiment rien tant que montrer leur pouvoir de nuisance en Europe : Orban en rechignant à accorder une aide à l’Ukraine, Erdogan en agitant régulièrement la carte des migrants. Les relations entre la Turquie et l’Union européenne sont au point mort. Le dossier qui devait être évoqué lors du dernier sommet a même été remis au printemps prochain.
Or Ankara attend avec impatience que soit revisité l’accord douanier et surtout assouplies les conditions d’octroi de visas "Schengen" à ses citoyens. Erdogan compte bien sur le soutien du Premier ministre hongrois. La presse pro-gouvernementale turque se réjouit que la Hongrie, qui appuie une adhésion turque, prenne la présidence de l’Union au second semestre de l’année 2024.
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