Fours encastrables multitâches et à petits prix
Adrian de San Isidoro, chef de rubrique à 60 Millions de consommateurs, a testé pour le mensuel de décembre de l'INC, 10 modèles de fours, entre 300 et 800 euros. Décryptage.
franceinfo : Le four avec une simple minuterie et une température de cuisson, c’est terminé ?
Adrian de San Isidoro : Et oui, certains appareils embarquent jusqu’à 45 recettes comme la cuisson du rôti de bœuf, de cuisses de poulet ou encore d’une génoise. Recettes que nous avons testées pour chacun des appareils mis au banc d’essai.
Les résultats sont très positifs, puisque les notes oscillent entre 13,2 et 17,2/20. Aucun de ces modèles, plutôt moyen de gamme, n’a réellement été pris en défaut. Même s’il y a quelques bémols qui se baladent.
Vous avez choisi des fours encastrables. Ce sont les modèles qui se vendent le plus ?
Tout à fait et de loin : ces modèles totalisent les trois quarts des ventes pour 2023 et 2024, selon le cabinet d’analyse Nielsen/GFK. Des appareils privilégiés par les Français, parce qu’ils prennent beaucoup moins de place que les fours en pose libre.
D’un modèle à l’autre, la différence de prix peut s’expliquer par le nombre de modes de chauffe, qui varie de 5 à 15 selon les appareils, à la présence ou pas de certaines fonctions, comme le mode Air Fry, ou la cuisson vapeur. Le nombre d’accessoires fournis, lèchefrite, tournebroche, plaque de pâtisserie etc., tire aussi les prix vers le haut.
Quand on parle d'assistants de cuisson, de quoi s'agit-il ?
Ce sont des appareils qui vont déterminer automatiquement, selon la recette choisie, les paramètres nécessaires à la cuisson. En l’occurrence, le temps et la température.
La fonction de recette est pratique, mais conservez bien les notices des fours, pour savoir à quelle recette correspond quel programme, puisqu’à part un numéro, rien d’explicite n’est indiqué sur l’afficheur.
Certaines préparations demandent beaucoup de soins, notamment la pâtisserie, les fours que vous avez testés sont-ils à la hauteur ?
Pour évaluer les performances en matière de pâtisserie, nous avons réalisé une génoise, et les résultats ont été très satisfaisants. À la sortie du four, on a systématiquement obtenu une croûte dorée et cassante. Mais aussi une structure aérienne et une bonne montée en volume. Les résultats ont été aussi au rendez-vous pour la préparation des cuisses de poulet, moelleuses et à la peau croustillante.
En revanche, la préparation du rôti de bœuf a connu quelques ratés. La faute à quelques surcuissons malvenues. Et oui, la cuisson idéale d’une recette se joue parfois à quelques degrés. Sur ce volet, les appareils Miogo, Beko, Sauter, Thomson et Whirlpool s’en sortent bien.
En revanche, le modèle Hisense, malgré une température très stable, déçoit un peu, avec ses 6 degrés au-dessus du niveau de chauffe souhaité. 6 degrés de plus, si vous voulez obtenir un poisson nacré, ça peut être fatal. Le four Proline, quant à lui, est encore plus imprécis avec des températures allant de 10 à 20 degrés en dessous de celles demandées. Ce qui peut rallonger significativement le temps de cuisson.
En ce qui concerne le nettoyage, les différents systèmes sont-ils convaincants ?
Pour nettoyer son four, il faut enclencher le mode pyrolyse, qui va faire grimper la température jusqu’à 500 degrés Celsius, pour vaporiser les graisses et réduire en cendre les petits résidus de nourriture. Une opération bien exécutée par les modèles Hisense et Miogo. Après la pyrolyse, un simple coup de chiffon suffit. Il faudra en revanche mettre un peu plus d’huile de coude après le nettoyage des fours Smeg et Whirlpool, qui laissent trop de petits débris.
Et pour la consommation électrique ?
Là encore, il y a de belles différences. La consommation énergétique allant du simple au triple. Concrètement, le coût en électricité, pour cuire un rôti de bœuf d’1 kilo, oscille de 12 centimes pour Hisense, à 40 centimes d’euros pour Beko, le four le plus énergivore de notre comparatif.
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