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Les meilleures crèmes solaires pour un été protégé

Bientôt les vacances, synonyme de plage pour certains, montagne ou campagne pour d'autres, et pour tous, de soleil. Et qui dit soleil, dit protection solaire bien sûr. Comment choisir ce qui vous correspond ?
Article rédigé par Augustin Arrivé, Ersin Leibowitch
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
Dans son nouvel essai comparatif, le magazine "60 Millions de consommateurs" a comparé 13 crèmes solaires affichant un SPF (facteur de protection solaire) 50 ou 50+ pour les UVB et une protection contre les UVA. (DPA / PICTURE ALLIANCE VIA GETTY IMAGES)

"Crèmes solaires : bronzer en sécurité" : c'est à la une du nouveau numéro de 60 Millions de consommateurs ce mois-ci, avec un essai sur les meilleures crèmes solaires sans substances toxiques, et tout ce qu'il faut savoir sur les filtres. Les précisions d'Adélaïde Robert, chef de rubrique santé cosmétiques au magazine 60 Millions de consommateurs.

franceinfo : Une seule consigne avant de s'exposer, se protéger ! Quels sont les UV les plus nocifs, les UVA ou les UVB ?

Adélaïde Robert : Les deux ! Les UVB sont responsables de coups de soleil, les UVA sont impliqués dans le vieillissement cutané, et les deux sont un facteur de risque de cancer cutané. Donc il faut se protéger des deux, et choisir des produits qui affichent à la fois un facteur de protection solaire (SPF) pour les UVB, et le sigle UVA dans un cercle.

Cela fait des années que l'on parle de protection, pourtant on s'aperçoit que très souvent les protections solaires sont mal utilisées ?

Effectivement, on en applique trop peu : si on veut bénéficier de la protection affichée, on est supposé en étaler l’équivalent de six petites cuillères sur le corps, donc finir le tube en quelques jours. En plus, on l’applique trop tard : il faut l’appliquer 30 minutes avant l'exposition, et on ne l'applique pas assez souvent, puisqu’on est supposé idéalement renouveler l’application au bout d’une heure, puis toutes les deux heures. Sans compter que souvent, on laisse son tube en plein soleil, ce qui peut dégrader la crème, on réutilise les tubes d’une année sur l’autre, et puis, on a même tendance à mettre de la crème pour aller bronzer. 

Vous avez testé 13 produits affichant un facteur de protection solaire de 50 ou plus. Sont-ils tous efficaces ?

Oui, ce qui est plutôt rassurant. Normalement, personne ne devrait avoir de coups de soleil avec ! À moins d’oublier des zones de peau, ce qui peut arriver. La différence entre les produits se joue davantage sur leur composition et sur les traces blanches qu’ils laissent sur les peaux foncées et qui les rendent inesthétiques. En tête, ex aequo, on a le lait solaire à l’huile d’abricot La Rosée et le lait solaire Mustela 50+.

La bonne nouvelle quand même, c'est que le Cosméto’Score 2023 est meilleur que l'an dernier. Il correspond à quoi précisément ?


Il correspond à la qualité globale de la formulation pour la santé et l’environnement, en tenant compte de tous les ingrédients. Plus vous avez des ingrédients suspectés d’être des perturbateurs endocriniens ou cancérigènes, de s’accumuler dans l’environnement, et plus ces ingrédients sont en quantité importante dans la formulation, et plus ce score vire à l’orangé-rouge. Dans cette sélection, on en a 7 sur 13 qui sont dans le vert, c’est une bonne surprise.

On parle beaucoup de filtres minéraux, de quoi s'agit-il, et est-ce que c'est efficace ?

Il y a deux familles de filtres dans les produits solaires : les filtres organiques et les filtres inorganiques ou minéraux. Les minéraux, (le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc) sont ceux qui sont autorisés dans les produits bio, qui sont considérés comme non problématiques pour l’environnement, qui ne génèrent pas d’allergie, mais qui laissent parfois un film blanc sur la peau. Mais en revanche, ils ont été critiqués parce qu’ils contiennent des nanoparticules, et qu’il est difficile d’obtenir des formules qui couvrent bien tout le spectre UV, avec eux.

Selon votre enquête, il faut se méfier des filtres organiques, mais du coup, les filtres minéraux, c’est mieux ou moins bien que les filtres organiques ?

Il y a des avantages et inconvénients dans les deux cas : mélanger les filtres organiques permet d’obtenir une protection sur un spectre plus large d’UV, mais certains filtres organiques sont suspectés d’être perturbateurs endocriniens, d’abîmer les coraux, et comme ils pénètrent davantage dans la peau, qu’ils sont souvent associés, et qu’on ne connaît pas très bien les risques de ces mélanges, ce n’est pas forcément mieux. Mais l’important, c’est au moins que tous ces filtres protègent des UV.

Et au niveau environnemental, les crèmes se sont-elles améliorées ?

Dans l’ensemble, oui. En revanche, il y a du ménage à faire dans les allégations. Là, chaque marque y va de son logo et de son slogan, pour présenter leurs produits comme protecteurs vis-à-vis des océans. Mais parfois, ça correspond juste au fait de ne pas utiliser un ou plusieurs filtres, identifiés comme problématiques pour l’environnement aquatique, ou de n’utiliser que des filtres minéraux.

D’autres fois, les marques effectuent des tests, mais dont on ne connaît ni les modalités ni les résultats, parfois, c’est sur la base d’un test sur du plancton marin, parfois, ils ajoutent un test sur les coraux, les algues, le plancton d’eau douce. Bref, c’est la jungle. Et pour les consommateurs, ce serait mieux que les exigences soient harmonisées.

Le prix est-il un gage de qualité ? Faut-il acheter ses produits en pharmacie pour être sûr de leur efficacité ?

Non, le prix n’est pas un gage de qualité. Et même, comme souvent, on a le produit le plus cher au litre, (Le fluide Sun’oya) qui est en queue de peloton. Pour l’efficacité, compte tenu des très bonnes notes du panel testé, on ne peut pas vraiment différencier ceux qui sont achetés en pharmacie, mais on peut dire que ces produits-là ne sont pas nécessairement ceux qui ont les formulations les plus vertueuses : on a un produit la Roche Posay qui a un Cosméto’Score orange, par exemple.

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