Tout savoir sur les cosmétiques solides
Les shampoings, les déodorants, les dentifrices existent aussi désormais sous forme solide : des cubes, des blocs, des poudres, des pastilles. C'est bon pour la planète et donc pour l'écologie. Adélaïde Robert-Géraudel a mené l'enquête pour "60 Millions de consommateurs".
Les cosmétiques solides au programme aujourd'hui avec des shampoings, déodorants et dentifrices qui se mettent à la mode du solide. Cubes, blocs, poudres, pastilles, ça change nos habitudes, mais a priori pour la bonne cause puisque c'est pour l'écologie. Adélaïde Robert-Géraudel, chef de rubrique santé au magazine 60 Millions de consommateurs, y consacre une enquête dans le numéro du mois de février.
franceinfo : Pourquoi est-ce que vous avez décidé de traiter ce dossier sur les cosmétiques solides ? Est-ce que c'est un marché en plein essor ?
Adélaïde Robert-Géraudel : Oui, l’offre se multiplie, on en trouve partout, dans les magasins bio comme les supermarchés. Ils répondent aux attentes actuelles des consommateurs : à savoir des produits plus naturels, souvent bio, avec moins d’emballages donc plus écolos. Ils s’inscrivent dans le mouvement de consommation durable.
Écologiques parce que, notamment, il n'y a plus d'emballage. Mais qu'en est-il de la composition de ces produits ? Est-ce qu'ils sont plus sains que les produits classiques ?
C’est ce que nous avons voulu vérifier à 60 Millions de consommateurs, car un cosmétique solide impose des formulations vraiment différentes. Ce n’est pas juste une formulation dont on a retiré l’essentiel de sa teneur en eau, et on avait peur qu’il y ait un peu de greenwashing et de fausses promesses, et la bonne nouvelle c’est que, dans l’ensemble on a bel et bien des formulations plus légères que dans les cosmétiques conventionnels, avec moins d’ingrédients, et des formulations plus respectueuses de l’environnement (même si c’est un tout petit peu moins vrai pour les shampooings).
On a quand même quelques substances irritantes, ou allergisantes. Et il faut veiller à ne pas considérer ces cosmétiques comme naturels donc inoffensifs : on retrouve beaucoup de produits avec des huiles essentielles qui sont à risque chez les jeunes enfants et les femmes enceintes, mais le bilan reste positif.
Donc, moins d'emballage, des compositions que vous jugez satisfaisantes. Un changement d'habitudes. Mais est-ce qu'ils sont efficaces, ces cosmétiques solides ? Parce que vous pointez du doigt quelques limites, notamment pour les shampoings, les dentifrices ?
Le petit point faible des cosmétiques solides, pour l'instant, en tout cas, ça peut être effectivement l'efficacité. La question, pour les dentifrices qu'on a soulevée, c'est qu'on a vu qu'on en avait beaucoup qui étaient sans fluor. Or, le fluor est toxique à fortes doses, mais son intérêt a quand même été démontré à petites doses sur la prévention de la carie dentaire. Ça peut être compensé avec un brossage de meilleure qualité. Mais c'est vrai qu'on trouvait dommage de ne pas voir parfois sur le packaging. Ce n'était pas indiqué très clairement qu'il n'y avait pas de fluor, alors que ça peut être un vrai critère de choix pour des gens qui ont un risque de carie important.
Ensuite, on a aussi vu quand même sur certains, une forte abrasivité, ce qui peut abîmer l'émail. Ensuite, les shampoings ou même un petit peu les déodorants. Ils ont un petit peu déçu dans les tests d'usage. Les testeurs ont jugé que, globalement, ils jugent l'efficacité correcte, mais en fin de compte, quand on leur pose la question au bout d'un mois d'utilisation, qu'est-ce que vous préférez ? Ce que vous venez de tester ou votre shampoings conventionnel ; ils préfèrent le shampooing conventionnel.
Pour les déodorants aussi, vous dites qu'il peut y avoir une limite de praticité. Ce n'est pas forcément pratique d'avoir un déodorant solide ?
C'est en tout cas ce qui ressort du test utilisateur. Les gens qui les ont testés disent que l'efficacité est correcte. En revanche, je trouve qu'en termes de praticité, c'est vraiment ce qu'ils ont le moins bien noté. Donc, en tout cas, pour ceux qui étaient des utilisateurs de déodorants conventionnels, en spray ou en stick, ils ont trouvé que les formes de pains, les crèmes, les bombes, ce n'était pas du tout pratique.
Alors, on a vu que c'était écologique. Mais est-ce que c'est économique aussi ? Ces cosmétiques solides, est-ce que ça nous permet de faire des économies ?
Alors effectivement, il y a l'absence d'emballage, le nombre plus faible d'ingrédients, la production souvent made in France. Tout ça, c'est des forts atouts, après, en termes de coûts, les cosmétiques solides reviennent en général un peu plus cher que les cosmétiques conventionnels, mais pas si on les compare aux gammes "naturel et bio".
Et puis, encore une fois, il faut juste faire attention parce que ça peut revenir plus cher si on fait un peu n'importe quoi avec, et qu'on laisse le plein de shampoing prendre l'eau dans le coin de sa baignoire ou qu'on fait tomber toutes les petites pastilles d'un dentifrice. C'est vraiment une nouvelle habitude à prendre, ce sont de nouveaux produits.
Tout savoir sur les cosmétiques solides, en kiosque en ce mois de février dans le magazine 60 Millions.
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