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American Crime Story et l'arnaque géante à la TVA en enquête et au cinéma : nos conseils pour se cultiver pendant le confinement

Les grandes histoires judiciaires et criminelles qui ont marqué l’histoire récente des Etats-Unis, c’est l’idée derrière la série “American Crime Story”, deux saisons passionnantes.

Article rédigé par franceinfo, Yann Bertrand, Ersin Leibowitch
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Cuba Gooding Jr. dans le rôle d'O.J. Simpson, dans la première saison de la série "American Crime Story". (FX)

C’est le procès qui a passionné l’Amérique, l’affaire qui fascine et interroge encore aujourd'hui. L’idole d’un pays, l’ancien footballeur américain O.J. Simpson, est accuséé en 1994 d’avoir sauvagement assassiné son ex-femme et l'amant de celle-ci. Les stratégies des avocats, le procès, la poursuite en voiture, le racisme latent, cette première saison, intitulée The People VS O.J. Simpson (disponible notamment sur Netflix), fait un travail remarquable avec les personnages, incarnés par John Travolta, Sarah Paulson ou Cuba Gooding Jr..

Les personnages, leur complexité, leur ambigüité, pierre angulaire d'American Crime Story, cette série de docu-fiction produite par le réseau américain FX qui suit un schéma simple : une saison, une affaire. Car pour la deuxième, The Assassination of Gianni Versace (également disponible sur Netflix), changement radical : direction Miami et un assassinat qui marquera le monde en 1997, celui du couturier italien Gianni Versace. Cette fois, on suit le parcours hallucinant de son meurtrier, Andrew Cunanan, jeune homme fasciné par le couturier, sa liberté de ton, son homosexualité assumée dans une époque très difficile, mais jeune homme complexé, mythomane, tueur en série, et pourtant, de manière très dérangeante, plutôt attachant.

A côté des affaires et des meurtres, il y a dans American Crime Story tout le contexte de l’époque, les enquêtes tronquées, les fausses questions, les jugements hâtifs, l’emballement médiatique… Toujours les ingrédients d’une troisième saison qui arrivera dans cinq mois, consacrée là aussi à une sacrée affaire se résumant à deux noms : Bill Clinton et Monica Lewinsky.

L'arnaque du siècle en mode fiction ou enquête

C’est l’arnaque du siècle, adaptée au cinéma par Olivier Marchal sous le titre Carbone, et racontée par le journaliste Fabrice Arfi dans une enquête saisissante intitulée D’argent et de sang, publiée au seuil. En 1997, le protocole de Kyoto instaure des quotas de pollution pour les entreprises, des droits à polluer revendus sur un marché boursier entre pays européens avec des délais de tolérance pour le paiement de la TVA. Des escrocs reniflent la bonne affaire, cette fameuse TVA, ils vont la garder pour eux, et dérober en très peu de temps des centaines de millions d’euros. Dans son livre, Fabrice Arfi révèle le manque de vigilance de la France, et il décrit un réseau particulier d’arnaqueurs à la taxe carbone.

Un attelage hétéroclite, entre un jeune trader-flambeur, deux escrocs de Belleville, une ancienne enseignante marseillaise reconvertie dans le banditisme, des gangsters de haut-vol, et possiblement des policiers ripoux… des personnages que l’on retrouve en partie dans le film d’Olivier Marchal. L’argent, dans ce dossier, sème la mort derrière lui. L’arnaque à la TVA rapporte tant, qu’elle aiguise les appétits des uns, et décuple la confiance des autres. Ainsi lorsque le principal protagoniste du livre de Fabrice Arfi célèbre la bar-mitsvah de son fils aîné, il adresse à ses centaines d’invités une tablette Apple, en guise de faire-part… le soir, la fête est animée par Puff Daddy et Pharell Williams.

Mais bientôt les cadavres se mutiplient et la justice finit par passer, en 2016, dix ans après les faits. Deux protagonistes écopent de huit ans de prison, d’autres y ont laissé leur peau… l’Etat français, lui, a perdu près de 2 milliards d’euros dans cette escroquerie.

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